Parce que sans les femmes, le monde s’arrête, les organisations féministes appellent cette année à faire grève pour faire entendre leurs revendications.
La liste de ces revendications est longue. Elle commence par le refus de la réforme des retraites qui menace de précariser davantage les femmes, alors que dans la sphère professionnelle, elles subissent déjà des inégalités salariales, avec 26% d’écart entre le salaire des hommes et des femmes. Elles subissent la dévalorisation des métiers dits “féminisés”, notamment ceux du soins, et sont les premières à être sujettes aux contrats précaires et/ou aux temps partiels (occupés à 80 % par des femmes). Deux tiers des salarié·es au SMIC sont des femmes.
Inégalités en chiffres
Les femmes sont victimes de discrimination de genre dans tous les milieux professionnels, surtout ceux où elles sont en minorité, et encore davantage celles qui sont au croisement d’autres oppressions : 69 % des femmes racisées sont victimes de propos discriminants au travail, 1 personne trans sur 3 a subi des actes ou des propos transphobes au travail, 46% des femmes handicapées travaillent à temps partiel, et les femmes grosses ont 4 fois plus de risque d’être discriminées au travail… Parmi les familles monoparentales, 82% sont constituées d’une femme seule avec un ou plusieurs enfants, dont 41% vivent sous le seuil de pauvreté et voient leurs droits fondamentaux menacés.
L’inégalité de répartition du travail domestique et familial demeure puisque les deux tiers sont pris en charge par les femmes. En plus de ce travail domestique, l’inégalité salariale persistante correspond aussi de fait à du travail gratuit, autant invisibilisé que le travail domestique et familial.
En finir avec les violences sexistes et sexuelles
Le harcèlement et les violences sexistes et sexuelles subies au quotidien ne semblent pas diminuer. Au contraire, elles s’amplifient sur les réseaux sociaux. Malgré les signalements de violences concernant des personnalités publiques dans les sphères professionnelle, médiatique, politique, allant parfois jusqu’au dépôt de plainte, la parole des femmes est discréditée, la justice est instrumentalisée par les agresseurs qui continuent leur carrière en toute impunité.
« Violences économiques, administratives, psychologiques, sexuelles, gynécologiques et physiques : elles surviennent partout et tout le temps. Les propos et agissements sexistes légitiment et conditionnent toutes les autres violences, avec le féminicide comme point culminant du continuum. En France, au moins une femme meurt tous les deux jours et demi parce qu’elle est une femme. Nous n’oublions pas celles d’entre nous qui sont assassinées en raison de leur genre et qui sont encore trop invisibilisées par les médias et les mouvements féministes : les femmes trans, migrantes, sans domicile fixe, travailleuses du sexe/prostituées, séropo, handicapées, précaires… » dénonce le Collectif Nous Toutes dans son appel pour le 8 mars.
Pas de fatalité
Ces violences ne sont pourtant pas une fatalité. Elles peuvent être éradiquées par des politiques publiques volontaristes. Les associations estiment nécessaire un budget de 2 ou 3 milliards pour y parvenir ainsi que l’adoption d’une loi-cadre contre les violences sexistes et sexuelles et des mesures de prévention adéquates ( comme l’application de la loi prévoyant 3 séances par an à l’éducation à la vie sexuelle et affective du CP à la terminale ; la formation obligatoire initiale et continue des professionnel·les de l’éducation, de l’animation, de la santé, du social, de la justice, de la police, des manageur·euses et des ressources humaines ; la prise de sanction contre toutes les entreprises et administrations qui n’ont pas mis en place de plan de prévention des violences de genre…). En plus des mesures d’accompagnement des victimes de violences, le renforcement de l’appareil législatif est demandé avec l’inscription du crime de féminicide dans le Code pénal, et la modification de la définition du viol pour inclure la notion de consentement.
Le 8 mars, elles seront en grève et en manifestation pour exiger la fin des inégalités sociales et économiques, et des violences qui en découlent. Elles seront en grève pour rappeler que « sans femmes, le monde s’arrête ».
Partout en France, la mobilisation s’organise.
Hérault, de nombreux rendez-vous sont donnés le matin avec un appel à converger l’après-midi à Montpellier :
- Montpellier – Place Albert 1er à partir de 14 h :
- Béziers – 10h, Bourse du travail ;
- Sète – 12h, Halles de Sète
- Lodève – 10h, Sous-préfecture
- Bédarieux – 10h, Maison des syndicats
- Ganges – 11h, Clinique Saint-Louis
