Samedi 18 janvier 2025, Ganges se transformera en un lieu symbolique et actif de mobilisation à l’occasion des 50 ans de l’entrée en vigueur de la loi Veil, qui a autorisé en 1975, l’interruption volontaire de grossesse (IVG).
Pour le maintien du service maternité : IVG, accouchements et soins. Et ! Pour fêter la loi Veil, le collectif Maternité à Défendre (MàD) et des élu·es des communautés de communes des Cévennes Gangeoises et Suménoises, du Pays Viganais, de Causse Aigoual Cévennes, Terres Solidaires et du Piémont Cévenol, les syndicats Solidaires SUD Cévennes, les UL CGT de Ganges et du Vigan, SNES-FSU, le Planning familial et la Confédération paysanne du Gard invitent les habitant·es du territoire à manifester le samedi 18 janvier 2025 à Ganges.
Une manif’festive pour l’avenir
L’événement du 18 janvier 2025 promet d’être aussi festif que revendicatif. À 16h00 : rendez-vous devant la clinique Saint-Louis pour des ateliers, pancartes, stands d’information et prises de parole. Une manifestation à travers les rues de Ganges marquera la mobilisation. Ensuite à 18h00 : projection de films et débat au cinéma arc-en-ciel autour de la loi Veil et des droits des femmes. Les discussions porteront sur l’état actuel de l’accès à l’IVG et à la maternité en France, notamment dans les territoires ruraux.
50 ans après la loi Veil, disposer librement de son corps reste un combat. Pour les femmes des quatre communautés de communes impactées par la fermeture de la maternité, ce droit est aujourd’hui mis à mal. La clinique Saint-Louis de Ganges abritait une maternité qui en décembre 2022 a fermé ses portes. La décision a été justifiée par un manque de personnel et des contraintes budgétaires. Résultats, les patientes qui doivent accoucher ou avorter sont contraintes de subir jusqu’à deux heures de transports pour accéder aux maternités de Montpellier, Nîmes ou Millau.
Les femmes les plus vulnérables sont : jeunes, isolées, sans moyens de transport ou précaires. La distance, combinée à un manque de ressources locales, renforce les inégalités d’accès aux soins. Le collectif souligne que la réouverture d’une maternité labellisée est un enjeu sanitaire, mais aussi social. Il garantit l’égalité devant le droit à la santé.
Le collectif MàD
Le collectif maternité à défendre, formé en septembre 2022, s’est imposé comme une véritable force politique. Il regroupe élu·es, citoyen·nes et professionnel·les de santé, MàD a multiplié les actions : lettres ouvertes à l’agence régionale de santé (ARS), manifestations symboliques, et propositions concrètes pour un retour à un service maternité viable et accessible.
Une tendance nationale préoccupante.
Selon une étude de l’observatoire des maternités (2021), le nombre de maternités en France est passé de 1 369 en 1975 à moins de 500 aujourd’hui. Une baisse de plus de 60 %. Ces fermetures, souvent motivées par des logiques économiques associées à un manque de personnel, touchent principalement les zones rurales et périurbaines.
Un anniversaire pour se souvenir et agir
Au-delà de l’aspect festif, cet anniversaire de la loi Veil est une piqûre de rappel : les droits acquis ne sont jamais pleinement acquis, ils doivent être défendus et sans cesse réaffirmés. Le collectif MàD invite chacun·e à prendre part à cette mobilisation et à soutenir un modèle de santé de proximité qui place les patientes au cœur des priorités.
Depuis sa création, le collectif MàD est force de propositions : rencontres, médiations, lettres à l’ARS, aux dirigeants de Cap Santé et aux élu·es de la République. Face au projet de nouvelle clinique pour 2025, le collectif demeure vigilant quant à sa réalisation. En réponse aux préoccupations liées à la fermeture de la maternité, l’ARS Occitanie et le groupe Cap Santé avaient annoncé cette construction d’une nouvelle clinique à Ganges, avec une nouvelle maternité. Pour l’heure, seul un centre périnatal de proximité a été mis en place pour assurer le suivi des grossesses et des mères après la naissance.
