C’est grâce au principe de la candidature unique à gauche contenu dans les accords de la Nupes en 2022, puis du Nouveaux Front Populaire en 2024 que ce dernier est arrivé en tête en juillet dernier, déjouant le scénario machiavélique écrit par Emmanuel Macron et tous les sondeurs : mettre le RN au pouvoir.
En vertu de ce principe, le PCF a bénéficié de 50 circonscriptions dans lesquelles il n’avait pas de concurrent à gauche. Il a ainsi pu assurer son financement public, de justesse et grâce à l’apport d’élu·es des DOM, sauver son groupe à l’Assemblée Nationale.
C’est ainsi que dans la 7ème circonscription où le score aux Européennes du PCF s’élevait à 3,11% des exprimés, le PCF a pu présenter pour la 2ème fois son candidat Gabriel Blasco au nom de toute la gauche. Mais comme lors des accords NUPES, Fabien Roussel récidive : sitôt les élections passées, l’accord est jeté à la corbeille. Il a attribué la responsabilité de sa propre défaite à Jean-Luc Mélenchon, et déclaré qu’il n’était plus question de se présenter sous la bannière du Nouveau Front Populaire.
Cette déclaration a suscité un courrier officiel de Nathalie Oziol et Paul Vannier, responsables du secteur Élection à la France Insoumise. Dans cette lettre datée du 30 octobre , le binôme demande à Fabien Roussel d’apporter des précisions : « Pouvez-vous confirmer que cette position est bien celle du PCF et que votre parti souhaite quitter le Nouveau Front Populaire et ne pas participer à une alliance avec la France Insoumise aux prochaines élections législatives ? Doit-on en déduire que le PCF ne participera pas non plus à d’éventuelles listes communes avec la France Insoumise pour les prochaines élections municipales ».
À défaut de réponse, les déclarations faites par Fabien Roussel à propos de l’élection législative partielle dans la 1ère circonscription de l’Isère (suite à la démission d’un député insoumis accusé de violences sexuelles) étaient pour le moins inquiétantes. Alors qu’en contradiction avec l’accord national NFP ( qui lui avait quand même permis de récupérer 100 circonscriptions supplémentaires en juin 2024), le Parti Socialiste avait annoncé présenter sa propre candidate, le PCF s’apprêtait à lui apporter son soutien.
Notons au passage que le candidat présenté par LFI-NFP n’est pas n’importe qui. Il s’agit de Lyes Louffok, enfant de l’Aide sociale à l’enfance qui a révélé à l’opinion publique le drame des milliers d’enfants placés sous la responsabilité de l’État défaillant. On peut espérer entendre à l’Assemblée Nationale la voix de cet ardent et courageux défenseur des droits des enfants.
Le PS l’a bien compris et a finalement décidé de renoncer à la candidature dissidente de leur conseillère départementale, Amandine Germain. Mais cela n’intéressait visiblement pas le secrétaire national du PCF. Fidèle aux petites trahisons dont il a le secret, il affirmait avec aplomb que si le PCF contestait la candidature LFI et choisissait celle du PS, c’était par respect pour le « fonctionnement démocratique » du PCF et c’est surtout « pour la gagne ! ». Parole d’un expert en la matière…
Avec de tels arguments, « démocratie interne » et « gagne », jamais le PCF n’aurait pu représenter la gauche dans la 7ème circonscription de l’Hérault ni le faire à l’avenir ! On attend les réactions de ses militant·es locaux à l’oraison funèbre du Nouveau Front Populaire entonné ad nauseam par leur Secrétaire national.
