vendredi 14 mars 2025 • 19h02

PLURIELLE.INFO

Notre objectif : « c’est de les faire partir ! »

Fête des insoumis de l'Hérault Pézenas 2024 - Photo PLURIELLE INFO
Fête des insoumis de l'Hérault Pézenas 2024 - Photo PLURIELLE INFO

Belle réussite de la Fête des Insoumis·es de l’Hérault dimanche 29 septembre à Pézenas : Par son ambiance à la fois studieuse, combative et conviviale, par l’intensité et la fluidité des échanges, par la diversité des thèmes abordés…

Agora militante le matin dès 9h30 où l’on parle de fonctionnement du mouvement de la France Insoumise, mais surtout où l’on échange les expériences tentées : ici dans la manière d’articuler la mobilisation pour la destitution de Macron et l’inscription sur les listes électorales, là pour rassembler autour du programme du Nouveau Front Populaire sans se laisser paralyser sur les échéances municipales, là encore pour se préparer à une nouvelle dissolution. 

Beaucoup d’idées sont lancées pour faire face au matraquage médiatique diffusant H24 les idées d’extrême droite. En contre-poison, il s’agit pour les insoumis·es de diffuser au quotidien  et au plus près des gens un autre regard sur la société et la possibilité de la changer. Comment ? avec des formations ouvertes, des écoutes collectives, du travail d’argumentaires pertinents et percutants, des actes de solidarité concrète  

Côté organisation sont rappelées la structuration de « la boucle départementale » en 5 pôles et l’autonomie des groupes d’action. Comme l’avait rappelé Jean-Luc Mélenchon la veille à Mende, « la consigne chez les Insoumis·es, c’est de ne pas attendre les consignes ! »

Un débat direct avec le président de la Commission des finances

L’événement rythmé par l’équipe de choc du groupe d’action de Pézenas a permis l’intervention d’Eric Coquerel devant une salle pleine. Sitôt son exposé de 52 minutes terminé, les questions ont fusé, claires, précises, tout comme les réponses apportées :  Comment dénoncer les irrégularités qui marquent la préparation budgétaire ? Peut-on imaginer une grève des impôts ? Comment promouvoir des mesures sociales avec l’article 40 qui interdit toute dépense sans recette ? Faut-il supprimer le Sénat ? Les collectivités locales sont-elles réellement responsables de l’aggravation du déficit  ? Peut-on mettre un terme à la concentration des médias entre les mains de quelques milliardaires ? … Le débat aurait pu se prolonger davantage si le président de la commission des finances n’avait pas été appelé pour d’autres rendez-vous sur Paris.

LIRE AUSSI, Éric Coquerel à Pézenas : « Ce gouvernement ne doit pas passer l’hiver ! »

Les ruralités avec un grand S 

À peine  5 minutes de pause et ce sont deux députés LFI fort injustement battus en juillet dernier qui prennent le micro pour aborder les questions de ruralitéS. Au pluriel s’il vous plaît, car il n’existe pas selon Sébastien Rome  « UNE » ruralité unique, mais une infinité de paysages, de situations, de problématiques. « Que ce soit les quartiers populaires ou la ruralité, on en parle toujours de manière caricaturale et stigmatisante », note Michel Larive, ancien député de l’Ariège, qui dénonce les baronnies qui y règnent et qui ont contribué à notabiliser le RN. 

L’enjeu pour lui est de recréer du lien social, du « lien républicain », partout, avec égalité d’accès aux services et investissements publics. Il plaide pour une « sécurité sociale alimentaire » qui accompagnerait une bifurcation agricole en s’attaquant aux gros producteurs et en labellisant les productions de qualité. « Il faut de la démocratie dans nos assiettes ».

Sébastien Rome rappelle qu’il existe un milieu rural qui se porte très bien et d’autres secteurs en grande souffrance. Féru d’histoire, il se plaît à souligner aussi que ruralité n’est pas synonyme de pensées de droite. Il y a des terroirs historiquement à gauche, et des villages qui votent à gauche. Mais il précise : « on s’adresse à des gens, pas à des territoires ! ». Il s’élève contre l’opposition selon lui factice entre la « France des bourgs et la France des tours ». « Il y a du logement social partout, de la pauvreté partout, l’effondrement des services publics également ».

LIRE AUSSI : Sébastien Rome livre ses réflexions sur la victoire du RN dans l’Hérault

« Notre 1er objectif, c’est de les faire partir »

Il est revenu aux deux député·es insoumis·es de l’Hérault, Nathalie Oziol et Sylvain Carrière de conclure la journée avec un point politique à deux voix. Avec autant de précisions que d’humour, ils ont narré les péripéties du passage d’un gouvernement démissionnaire ( qui s’est quand même permis de siéger pour certain·es  à l’assemblée, et de signer 800 décrets, dont celui qui autorise la destruction de zones humides ) à la formation du gouvernement Barnier rebaptisé « les 41 losers ». « Notre 1er objectif, c’est de les faire partir ». En expliquant tous les moyens parlementaires possibles et les stratégies à inventer dans le cadre périmé de la Constitution de la 5e République pour que le verdict des urnes soit respecté, ils ont animé magistralement un véritable atelier institutionnel extrêmement offensif, à la portée d’un public motivé, prêt à partager ces nouveaux savoirs.

Share via
Copy link