vendredi 14 mars 2025 • 18h06

PLURIELLE.INFO

Sète : L’envers du décor

Sète, carte postale de Laurent Hercé, écologiste, conseiller municipal d'opposition
Sète, carte postale de Laurent Hercé, écologiste, conseiller municipal d'opposition

Facétieux,  le conseiller municipal écologiste Laurent Hercé a posté le 12 octobre dernier sur les réseaux [a]sociaux une singulière carte-postale. Pour être plus précis, plutôt l’envers des nombreuses cartes postales qu’inspire cette si belle ville de Sète. Il accompagne cette carte d’une petite notice qui ne manquera pas d’alimenter les débats de celles et ceux qui souhaitent changer radicalement la politique municipale.

« L’INSEE, par l’intermédiaire du Midi Libre, nous rappelle ce matin les vraies singularités de #Sète :  – Une ville qui vieillit à un rythme accéléré (40 % de plus de 60 ans)

– Une ville dont une partie de la population reste en situation de pauvreté (25 %, contre 19 % dans l’Hérault, et 15 % au national) …donc une ville où les disparités de richesse restent énormes : les plus de 60 ans sont les plus riches, les tranches actives sont les plus pauvres (n’en déplaise aux électeurs de droite pour qui il suffit de traverser la rue…)

À Sète, plus tu travailles, plus tu es pauvre. »

Assurément, Sète a attiré, comme de nombreuses villes du pourtour méditerranéen, des retraité·es en grand nombre, dont le pouvoir d’achat permettait d’accéder aux logements offerts sur le marché (hors logements saisonniers plus rentables qui tirent les prix vers le haut), mais comme l’ont souligné plusieurs commentaires, toutes les personnes âgées vivant à Sète ne sont pas pour autant fortunées. Dans le même temps, de nombreux actifs, notamment les plus jeunes, sont contraints de quitter la ville pour trouver à se loger.

Tout aussi assurément, le travail et majoritairement dans les métiers les plus pénibles et les plus précaires, n’est pas rémunéré à sa juste valeur.

Laurent Hercé poursuit : «  – Une ville où le taux de chômage reste nettement plus élevé que la moyenne nationale ou départementale (19,1 %)

– Une ville où la voiture règne en maître, 61 % des usagers (Des parkings, toujours des parkings…)

– Une ville où le vélo (3 % !), et les transports en commun (9,5 %) sont largement sous utilisés par rapport au reste de la France.

– Une ville où la parité homme femme reste beaucoup plus précaire que la moyenne nationale.

Et tout cela avec un maire et président d’agglo en place depuis 23 ans. A-t-il eu réellement la volonté de changer tout cela ? A-t-il réussi ? «

Il est peu probable que François Commeinhes n’ait jamais eu de telles intentions, lui qui a offert la ville sur un plateau aux bétonneurs de tous poils.

Laurent Hercé conclut son commentaire : « A part cela, le dernier titre de gloire de la ville est d’avoir obtenu un prix des Maires de France (sic) pour la décoration du pont miroir à 600.000 euros … On n’est pas primé pour les 60 % de taux de pauvreté de l’île de Thau ?

Deux mondes, deux ambiances… ».

Merci à lui d’avoir si bien résumé les principaux enjeux des prochaines élections nationales et municipales dont le premier d’entre eux est sans doute de refuser que des gens vivent dans la pauvreté, que les plus modestes soient chassée par la spéculation immobilière (et la saturation du parc de logements sociaux), et bien sûr que la ville soit étouffée par les voitures, les paquebots et une urbanisation outrancière.

Il s’agira de permettre aux citoyen·nes de cette commune de reprendre la main pour faire de Sète une « ville à vivre », sainement et dans la solidarité, et non plus une « ville à vendre ».

 

Share via
Copy link