« On a mangé la mer »

La surpêche vide les océans - Photo - PLURIELLE INFO DRCV
La surpêche vide les océans - Photo - PLURIELLE INFO DRCV

La surpêche vide les océans à un rythme alarmant. Dans ce contexte préoccupant, Maxime de Lisle, président de l’ONG Seastemik et coordinateur de l’International Panel for Ocean Sustainability, publie « On a mangé la mer ».

En 2022, plus de la moitié des 347 000 tonnes de poissons pêchés en France provenaient de stocks exploités de manière durable, mais un cinquième des captures reposait encore sur des populations surexploitées. Plus inquiétant encore, 2 % des poissons débarqués étaient issus de stocks en situation critique, comme le merlu de Méditerranée ou le lieu jaune de Manche et Mer du Nord. Cette pression excessive met en péril la biodiversité marine et compromet la régénération des ressources halieutiques. En Méditerranée, la situation est encore plus préoccupante : seuls 36,5 % des 18 000 tonnes de poissons débarqués en 2022 provenaient de pratiques durables, signe d’un déséquilibre qui s’aggrave.

"On a mangé la mer" Livre BD de Maxime de Lisle et Olivier Martin
« On a mangé la mer » Livre BD de Maxime de Lisle et Olivier Martin

« On a mangé la mer »

C’est dans ce contexte que Maxime de Lisle, président de l’ONG Seastemik et coordinateur de l’International Panel for Ocean Sustainability, publie « On a mangé la mer ». Cette bande dessinée documentaire, illustrée par Olivier Martin, plonge au cœur de la crise de la pêche en France. Elle révèle comment des décennies de politiques de surpêche, une demande croissante des consommateurs pour des poissons à bas prix et la quête incessante de croissance des industriels ont conduit à vider nos mers de 80 % de leurs poissons de fond.

L’ouvrage explique toute la responsabilité collective dans cette situation. Les pêcheurs, trop souvent désignés, ne sont que les exécutants des attentes sociétales. Les véritables moteurs de cette crise sont les choix de consommation et les politiques publiques qui encouragent des pratiques non durables. « On a mangé la mer » donne la parole à divers acteurs : activistes, capitaines de navires, industriels et personnalités engagées comme Isabelle Autissier. Leur témoignage donne un éclairage inédit sur le contenu de nos assiettes et interroge notre manière de consommer.

L’ouvrage souligne également l’urgence d’une prise de conscience collective. Selon le WWF, près de 93 % des stocks mondiaux de poissons sont pleinement exploités ou surexploités. Une situation qui met en péril la sécurité alimentaire de millions de personnes et menace l’équilibre des écosystèmes marins. « On a mangé la mer » appelle à repenser nos habitudes alimentaires, à soutenir des pratiques de pêche durable et à exiger des politiques plus respectueuses de l’environnement.

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