« Déficit démocratique », « santé grande perdante » et « patrimoine oublié », l’ancien maire de Montpellier et ancien président de la Métropole a réagi par un communiqué de presse cinglant à l’adoption le 16 juillet dernier par 64 voix sur 92 du Plan Local d’Urbanisme Intercommunal (PLUI).
Il y rappelle que cette intercommunalité créée sur la base du volontariat en janvier 2015 s’était dotée d’un SCOT (Schéma de Cohérence Territorial), après un long processus de concertation finalisé et approuvé en 2019 à l’unanimité du Conseil de Métropole, et validé par tous les organismes et collectivités impliquées (Chambre d’Agriculture de l’Hérault, Chambre de Commerce et d’Industrie, Chambre de Métiers, Région Occitanie, Département de l’Hérault, les Intercommunalités voisines …). Un brin nostalgique, il considère avoir scellé à ce moment-là « une base solide à l’Intercommunalité, répondant aux enjeux d’aujourd’hui et de demain en termes d’aménagement, de préservation des espaces agricoles et naturels, ainsi qu’à la problématique très prégnante des risques majeurs ».
Relevant qu’un tiers des élu·es métropolitains ont voté contre le PLUI (dont les membres de son groupe « Montpellier citoyens »), Philippe Saurel y voit une rupture « avec le pacte de confiance des Maires que nous avions unanimement instauré ». Il regrette le déficit démocratique qui a marqué l’élaboration de ce document structurant « majeur pour l’avenir des 31 communes » de l’agglomération : « la durée de la concertation a été minimaliste et pour avoir étudié les documents, leur présentation était difficile à saisir pour un citoyen non averti. »
C’est selon lui ce qui explique l’incomplétude et les tâtonnements d’un document qui ne relèverait pas les défis en matière de santé et de patrimoine.
Sur la santé, il « remarque le retrait du projet de transfert de la clinique Clémentville annoncé par la clinique elle-même quelques jours avant le vote » et note aussi l’impossibilité de réaliser le transfert de la clinique du Parc à Castelnau-le-Lez sur le site du Sablassou, « ce qui risque, écrit-il de la voir se délocaliser bien plus loin voire à l’ouest de la Métropole. Dans les projets de Vendargues, une maison pour les seniors était prévue et pour Lattes, un EHPAD, des équipements utiles, certes privés, mais avec mission de service public et d’intérêt général… ».
Faussement naïf ou réellement angélique, l’ancien maire et futur candidat semble ignorer que le privé ne fait guère la démonstration, surtout en matière de santé, de son souci de l’intérêt général et il sous-estime manifestement les enjeux écologiques de projets aux motivations avant tout spéculatives.
Concernant le patrimoine, Philippe Saurel s’appuie sur l’avis des services de l’État qui critique la faiblesse de sa mise en valeur, alors que la Métropole de Montpellier fut la 1re en France à obtenir le label « Métropole d’Art et d’Histoire ». Pour Philippe Saurel, « Ce label crée des obligations sous l’égide de l’État pour la préservation des spécificités historiques, architecturales, paysagères, patrimoniales et mémorielles de notre territoire. Rien n’existe dans le document présenté. » Il attribue à demi-mot l’échec au concours de Capitale européenne de la Culture 2028 à cette lacune, rappelant que la ville de Bourges, Lauréate du concours, avait fait de son label « Ville d’Art et d’Histoire » son cheval de bataille.
On peut imaginer qu’en plus du thème de la transparence qui lui tient à cœur, ces trois axes de critiques de la gestion de son successeur et concurrent Michaël Delafosse seront ses priorités programmatiques pour 2026.
Philippe Saurel : Lettre ouverte à Jean-Christophe Cambadélis, l’homme qui regarde le doigt
