Philippe Saurel alerte sur l’avenir de Montpellier : finances, gestion municipale et projets urbains au cœur du débat. L’ancien maire de Montpellier n’a pas mâché ses mots lors de son interview, où il a abordé des sujets brûlants : la situation financière de la ville, des accusations concernant la gestion du personnel, et des projets urbains très controversés.
Si Montpellier et sa métropole semblent s’agiter dans tous les sens, sous la houlette de l’actuel maire-président Michaël Delafosse, Philippe Saurel se pose en responsable politique plus apaisé. Il est rare de l’entendre dire un mot plus haut que l’autre. C’est la pertinence de son propos qui crée l’impact, pas sa vocifération. Alors, comme un sportif de haut niveau qui répète mentalement ses gestes avant d’entrer dans l’action, direction le podium sur la plus haute marche, fort de l’expérience de son premier mandat, sera-t-il candidat en 2026 ?
Sans confirmer une candidature, il évoque une priorité claire en cas de deuxième mandat : « J’aimerais rendre la ville aux Montpelliérains. Cette ville leur échappe, on leur impose sans concertation un fonctionnement qui, au lieu de l’unifier, isole les quartiers ». Philippe Saurel appelle à renouer le dialogue citoyen : « modifier la ville oui, mais avec les habitants, pas contre leur gré ». Une déclaration qui pourrait faire écho auprès d’une population confrontée à de profonds bouleversements.
[VIDEO] Interview Philippe Saurel :
Une situation financière critique, une mise sous tutelle possible
« Trois milliards d’emprunts à taux variable ont été réalisés. Ce qui est conséquent puisque je rappelle que trois milliards c’est ce que donne la France à l’Ukraine », lance Philippe Saurel, en dressant un tableau sombre des finances publiques. Il souligne également que « le taux d’endettement est passé à douze ans », un seuil critique qui pourrait entraîner une mise sous tutelle de l’État.
Gestion municipale et ressources humaines, il pointe également du doigt la majorité Delafosse : « depuis l’élection de la nouvelle équipe, 12 millions d’euros ont été dépensés tous les ans pour créer de nouveaux emplois alors qu’il y en avait une série en demande de réaffectation ».
Une vision citoyenne de la politique
Aujourd’hui conseiller municipal et métropolitain du groupe « Montpellier Citoyens », Philippe Saurel se défend de toute affiliation partisane : « moi je suis hors parti politique […] Je crois que les Montpelliérains ont besoin de conserver leur esprit critique et leur liberté ». Il plaide comme il l’a écrit sans son livre « Réparer la République » pour une réforme des institutions afin de donner « beaucoup plus de liberté à la République ».