Harcèlement raciste à la caserne de Gigean

Caserne pompiers à Gigean - Photo - GMap
Caserne pompiers à Gigean - Photo - GMap

Des actes de harcèlement à caractère raciste perpétrés en 2020 ou 2022 dans la caserne de pompiers de Gigean viennent d’être révélés à la faveur de la fuite d’un rapport du SDIS 34. Simple fait divers ou symptôme d’un mal profond qui gangrène les services en charge d’assurer notre sécurité, lesquels jouissent d’une telle omerta que ces actes graves ont pu être tus pendant plusieurs années ?

Un jeune sapeur-pompier de la caserne de Gigean a fait l’objet d’insultes racistes, d’actes de harcèlement et a même été photographié entravé avec des menottes, menacé avec un couteau ou plaqué au sol sous la menace d’une matraque télescopique, le tout par ses collègues et sur son lieu de travail.

Le rapport atteste le caractère raciste des actes en mettant en annexe les échanges dans un groupe privé intitulé « fight club ». Y sont cités : « Les Arabes n’ont aucun droit à part celui de la fermer », « le bougnoul de ses morts ». D’autres commentaires, à caractère sexuel, font référence au physique de la jeune sœur du sapeur, une fillette âgée seulement de 10 ans », autrement dit des propos et montages pédopornographiques.

Ces faits auraient fait l’objet d’un compte-rendu interne du SDIS 34 pour le moins tardif, mais néanmoins très documenté (SMS, photomontages et même vidéos échangées entre trois pompiers de la caserne -dont un serait également policier municipal- qui avaient fait du jeune sapeur-pompier de 18 ans leur souffre-douleur). On peut imaginer que par peur des représailles, la victime n’ait pas osé porter plainte. Elle a renoncé à son engagement dans les services de secours.

Une enquête administrative a été ouverte au printemps dernier, mais n’est pas encore achevée, les personnes incriminées n’ayant pas encore été auditionnées. Interrogé par le Midi Libre qui rappelle que « La loi oblige tout officier public ou fonctionnaire qui, dans l’exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance d’un crime ou d’un délit d’en informer sans délai l’autorité judiciaire», le lieutenant-colonel Aurélien Manenc, adjoint du contrôleur général du SDIS 34 a déclaré que les faits n’ont pas encore été signalés, mais a assuré : « Nous ferons un article 40 lorsque notre enquête administrative sera bouclée ». Ne pas confondre hâte et précipitation. Mais qu’on se rassure, le lieutenant-colonel a garanti : « Nous avons une tolérance zéro par rapport aux faits à caractère sexuels, racistes. »

Plusieurs années après les faits, on jugera sur les actes, s’ils adviennent un jour, ce qui s’avère plus que nécessaire vu l’inquiétante banalisation des paroles racistes et des actes qu’elles suscitent.

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