Une nouvelle fois, les Etats-Unis ont mis jeudi leur veto à une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU exigeant un cessez-le-feu immédiat et le retour de l’aide humanitaire à Gaza.
Alors que la 10 000ème réunion du conseil de sécurité de l’ONU aurait pu être marquée par un vote exemplaire, elle a montré les limites de ses règles de décision, un seul état membre permanent du conseil ayant le pouvoir de tout bloquer. En effet, le texte a recueilli 14 voix pour et une seule contre (les États-Unis), marquant le 6ᵉ veto américain pour bloquer des mesures contre Israël depuis 2023. Ils ont ainsi opposé leur veto à un projet de résolution en négociation depuis le mois d’août, qui exigeait un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent à Gaza, la levée par Israël de toutes les restrictions sur l’acheminement de l’aide humanitaire ainsi que la libération immédiate et inconditionnelle des otages.
« C’est un moment sombre pour ce conseil » a déploré l’ambassadeur pakistanais. S’adressant aux habitant·es de Gaza, l’ambassadeur algérien a déclaré quant à lui « Pardonnez nous parce que ce conseil n’a pu sauver vos enfants. Pardonnez nous parce que le monde parle des droits mais nie les vôtres, à vous Palestiniens« .
Le représentant de la Russie a accusé les USA de transformer le conseil de sécurité en « spectateur naïf de la catastrophe » tandis que la France a condamné l’intensification de l’offensive israëlienne.
Bien que vouée à l’échec du fait de l’entêtement des états israëlien et surtout américain qui lui dispose d’un droit de veto, cette résolution avait pour but, selon l’ambassadrice danoise Christina Markus Lassen, d’envoyer le message que « le conseil de sécurité ne tourne pas le dos à des civils qui meurent de faim, aux otages et à l’exigence d’un cessez le feu ». Elle ajoute : « Une génération risque d’être perdue, pas seulement à cause de la guerre mais aussi de la faim et du désespoir« . Le déception des 14 membres du conseil de sécurité est immense. Pendant combien de temps encore un seul état pourra-t-il imposer sa loi au reste du monde ?
