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Elon Musk, porte-voix de l’extrême droite mondiale ?

Elon Musk mars - Photo - Tumisu
Elon Musk mars - Photo - Tumisu

Après son soutien controversé à l’AfD (Alternative Für Deutschland), Elon Musk, milliardaire et propriétaire du réseau social X, joue les influenceurs de l’extrême droite mondiale.

De l’Allemagne à l’Angleterre, les déclarations et relais d’informations d’Elon Musk suscitent des inquiétudes sur leur potentiel impact déstabilisateur. Durant la campagne pour les élections européennes, Musk s’est illustré en appuyant des positions radicales, notamment en qualifiant l’AfD de « dernière étincelle d’espoir » pour l’Allemagne après l’attentat de Magdebourg. À quelques semaines des élections législatives allemandes, son ingérence n’amuse pas et alimente le débat. Cet été déjà, lors des émeutes en Angleterre, il avait relayé des informations fausses, accentuant les tensions sociales.

Pour Tristan Mendès France, spécialiste du complotisme, Elon Musk utilise son réseau social et son fil X comme une plateforme de diffusion pour les idées d’extrême droite, où il amplifie leurs récits. « Il relaie une vision fantasmée et non contextualisée des réalités européennes », précise-t-il sur Public Sénat.

Surveiller DOGE !

La question reste de savoir si le rôle du patron de X, Tesla, Starlink, Neuralink, et SpaceX, dans la polarisation politique mondiale, pose un problème pour l’avenir des démocraties occidentales. Dans la nouvelle administration Trump, Elon Musk a été nommé par le président nouvellement élu pour co-diriger le nouveau Département de l’Efficacité Gouvernementale (DOGE) aux côtés de Vivek Ramaswamy, ce qui constitue déjà en soi une délégation du pouvoir au monde des affaires.

En phase avec les évolutions de l’extrême droite, Elon Musk dynamise aujourd’hui ces mouvements et leur offre une puissante vitrine sur X. Son rôle, à la croisée de l’activisme et de l’opportunisme, interroge alors que Donald Trump va reprendre le contrôle des États-Unis. Une cohabitation Musk-Trump, marquée par des egos démesurés, pourrait toutefois être limitée par la réalité diplomatique. Mais faudra-t-il surveiller DOGE de près ? Oui, très certainement.

Dans ses vœux de fin d’année, Olaf Scholz, Chancelier fédéral d’Allemagne a déclaré que le scrutin allemand du 23 février « ne sera pas décidé par les patrons des réseaux sociaux », en référence aux déclarations d’Elon Musk après l’attentat de Magdebourg. Pour rappel, le 20 décembre, après l’attaque à la voiture-bélier contre le marché de Noël, Musk a qualifié le Chancelier « d’imbécile incompétent » et l’a appelé à démissionner. Finement, Christiane Hoffmann, porte-parole du gouvernement a déclaré : « la liberté d’expression comprend également les plus grandes absurdités. »