Sète : François Liberti cible l’héritage Commeinhes et appelle à un audit général

François Liberti - Photo - Jean-Philippe Vallespir
François Liberti - Photo - Jean-Philippe Vallespir

Contrairement à François Bayrou, François Liberti sait écrire. Figure emblématique de l’île singulière, cet ancien maire et pilier de la gauche sétoise entre dans la stratégie de reconquête à l’approche des municipales de 2026.

Sous une apparente volonté de renouvellement, rien ne changerait vraiment à Sète. C’est, en substance, le message que François Liberti, figure historique de la gauche sétoise et ancien maire, adresse à travers une déclaration sans concession contre le maire par intérim Hervé Marquès.

Attention, triple critique en vue : la légitimité du maire par intérim, le bilan socio-économique de la majorité sortante, et les conséquences structurelles de choix politiques orientés vers la rente foncière. En pointant les “continuités déguisées”, il entend se poser en force de refondation, capable de proposer une alternative de réparation de la ville, bien au-delà de simples effets d’annonce.

Dans un texte diffusé sur les réseaux sociaux, en ce mois d’août 2025, François Liberti dénonce une manœuvre de continuité maquillée en changement, après la chute judiciaire de François Commeinhes, condamné en juin pour détournement de fonds publics.

Une « agitation médiatique » jugée cosmétique

Réouverture des conseils municipaux au public, cantine à un euro, nouvelle organisation de la fête de la Saint-Louis : pour François Liberti, ces annonces relèvent davantage d’une stratégie de communication que d’une inflexion réelle. Il estime que François Commeinhes, bien que déchu, continue d’influencer les décisions locales, notamment à travers la désignation d’Hervé Marquès, présenté comme son successeur adoubé.

Un audit généralisé

S’appuyant sur la condamnation de l’ancien maire, François Liberti réclame un audit généralisé de la gestion municipale des vingt dernières années, notamment sur les liens présumés avec des promoteurs immobiliers et des dossiers encore ouverts : attribution contestée de paillottes, gestion de l’office HLM, contentieux avec l’agglomération sur le dossier de la clinique Sainte-Thérèse, ou encore le rôle des structures parapubliques comme la SPLBT ou la SA Elit. L’objectif affiché est de mettre en lumière un système clientéliste qui aurait perduré malgré les changements d’apparence.

François Liberti met en parallèle cette critique politique avec une lecture sévère des indicateurs socio-économiques de la ville : « un taux de chômage supérieur à 20 %, un quart de la population vivant sous le seuil de pauvreté, une population vieillissante (40 % ont plus de 65 ans), aucune nouvelle école construite depuis près de trois décennies, et une baisse continue du nombre d’élèves. » Selon lui, ces chiffres reflètent un affaissement du tissu social, masqué par la vitrine touristique et festive.

Sète : une ville livrée à la spéculation ?

L’accusation centrale porte sur la priorité donnée à l’immobilier et au sur-tourisme, au détriment des besoins des habitants. François Liberti dénonce une politique qui a favorisé la flambée des prix du foncier, l’exclusion des classes populaires, et la privatisation rampante de l’espace public. Pour lui, même la culture serait instrumentalisée à des fins économiques, au détriment de l’accès populaire.

Le temps de la rupture

C’est vraisemblablement un appel à une « politique de rupture », posant les bases d’un changement plus profond que celui proposé par la majorité municipale actuelle qui continue de faire vivre le système Commeinhes. Le Conseil de développement de l’agglomération, pourtant mis en place par le maire condamné et démissionnaire, est même convoqué à la barre : son dernier rapport aurait livré un diagnostic sévère de l’état du territoire. Mars 2026 promet de belles joutes politiques.

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