L’Union confédérale des retraité·es (UCR-CGT) appelle à une mobilisation nationale le 20 mars 2025 pour défendre et reconquérir la Sécurité sociale.
Cette manifestation se fait dans un contexte de dégradation continue du système de protection sociale, mis en péril par les réformes successives et le désengagement financier de l’État et du patronat.
Une institution en danger
Créée en 1945 sous l’impulsion d’Ambroise Croizat dans le cadre du programme du Conseil national de la Résistance, la Sécurité sociale a joué un rôle essentiel dans la protection de la population : maladie, invalidité, accidents du travail, vieillesse. Son financement repose sur un principe de solidarité, via les cotisations sociales.
Mais depuis plusieurs décennies, les exonérations de cotisations sociales accordées aux entreprises ont fortement diminué les ressources du système. Depuis 1992, ces allègements représentent un manque à gagner cumulé de 656 milliards d’euros. De plus, le basculement progressif du financement vers l’impôt, via la Contribution sociale généralisée (CSG), pèse davantage sur les salariés, les retraités et les demandeurs d’emploi.
Des conséquences préoccupantes
La dégradation du financement de la Sécurité sociale entraîne une augmentation du reste à charge pour les patients : hausse des tickets modérateurs, multiplication des franchises médicales, déremboursement de médicaments, et affaiblissement de l’hôpital public.
Par ailleurs, le nombre de retraité·es sans complémentaire santé explose (700 000 en 2025), et 1,6 million d’entre eux renoncent désormais à se soigner faute de moyens.
L’UCR-CGT dénonce également la pression croissante en faveur d’un basculement vers l’assurance privée et la capitalisation, qui pousse les citoyens à pallier par eux-mêmes les carences du système public.
Selon l’organisation syndicale, cette orientation idéologique menace le principe même de solidarité et accentue les inégalités.
Des revendications fortes
Face à cette situation, l’UCR-CGT réclame une refonte complète du système, avec plusieurs revendications clés : une Sécurité sociale intégrale couvrant tous les risques de la naissance à la mort ; un financement basé sur l’ensemble des revenus (salaires, primes, dividendes) ; l’arrêt des exonérations de cotisations sociales pour les entreprises ; un pôle public du médicament pour relocaliser la production et garantir l’accès aux traitements ; une revalorisation immédiate des pensions de retraite de 10 % et une augmentation de 300 € des minimas sociaux.
Ce jeudi 20 mars, les retraité·es sont donc appelé·es à manifester partout en France pour défendre ces acquis sociaux et exiger une répartition plus équitable des richesses.
