Saint-Jean-de-Védas : le budget 2025 repris en main par la Chambre régionale des comptes

Mairie Saint-Jean-de-Védas - Photo - Stéphane G
Mairie Saint-Jean-de-Védas - Photo - Stéphane G

À Saint-Jean-de-Védas, commune de la métropole de Montpellier, l’impasse politique a conduit l’État à reprendre la main.

Saisie par le préfet de l’Hérault, le 17 avril dernier, la Chambre régionale des comptes (CRC) Occitanie a rendu un avis contraignant sur le budget 2025 de la commune, après que le conseil municipal a échoué à l’adopter dans les délais légaux.

Le nœud du blocage ? Le rejet par la majorité relative de la délibération d’affectation du résultat 2024. Cette étape préalable, indispensable à l’adoption du budget, a été sabotée par une opposition municipale recomposée, bien décidée à peser sur la trajectoire financière de la ville. Depuis septembre 2024, le maire François Rio ne dispose plus d’une majorité stable. La fracture s’est accentuée, jusqu’à empêcher tout vote budgétaire.

Dans ce contexte, la CRC a imposé un cadrage rigoureux. Elle valide un excédent de fonctionnement de 7,35 millions d’euros en 2024, dont 2,63 millions sont affectés à la couverture du déficit d’investissement. Le reste est reporté. Le budget 2025 est donc équilibré de façon comptable, mais réduit à l’essentiel : dépenses obligatoires, projets déjà engagés ou relevant de la sécurité publique.

Fait notable, plusieurs opérations d’investissement souhaitées par la majorité, comme la rénovation de groupes scolaires ou de logements de gendarmerie, ont été écartées faute d’engagement préalable.

En toile de fond, certains élus évoquent des tensions persistantes entre François Rio et le président de la métropole, Michaël Delafosse. En juillet 2024, lors du renouvellement des vice-présidences, le maire de Saint-Jean-de-Védas avait publiquement dénoncé un « vote manipulé ». Il n’y avait pas de bulletins imprimés à son nom contrairement à Stéphane Champay maire du Crès, soutenu par Michaël Delafosse, pour un poste stratégique à l’aménagement durable. Mais à ce stade, aucune preuve formelle ne permet de rattacher les blocages locaux à une stratégie métropolitaine coordonnée.

Dans cette commune de 12 000 habitants, le budget 2025 aura donc été décidé, sans vote politique. Une reprise en main exceptionnelle, révélatrice d’un malaise démocratique local que le maire devra résoudre avant les prochaines échéances.

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