Le 11 mars, une classe de 6ème du collège Gérard Philippe a eu l’opportunité de participer à une « visite guidée » assez originale de leur propre quartier, Saint-Martin.

Proposée par un de ses habitants par ailleurs militant des quartiers populaires, Rhany Slimane, cette initiative avait pour but d’offrir aux élèves un  témoignage sur l’évolution du quartier en interaction avec les regards sur leur environnement pour les aider à mieux comprendre les changements passés et ceux à imaginer.

Pour de nombreux élèves, cette visite a été  » super intéressante « . Bien qu’ils y vivent, ils ne connaissaient pas toujours l’histoire et les transformations de Saint-Martin au fil des décennies. Curieux, ils ont posé de nombreuses questions sur chaque coin de rue : « Ici, il y avait quoi avant ? » pouvait-on entendre régulièrement au fil de la promenade.

Parmi les points d’intérêt abordés, un ancien commissariat aujourd’hui remplacé par une  » Maison du vivre ensemble  » a particulièrement intrigué les élèves.  » Aujourd’hui, on a remplacé le commissariat par des caméras de surveillance  » glisse Rhany Slimane. Certains ont également partagé leurs recherches personnelles en classe, l’un d’entre eux expliquait : « Je fais des recherches sur Google Maps en modifiant la date pour voir l’évolution du quartier. » Cette démarche montre un véritable intérêt des jeunes pour l’histoire locale, mais surtout questionne les moyens d’archivage que les quartiers mettent en œuvre pour préserver leur propre histoire.

Un regard critique sur le présent

Au-delà de l’aspect historique, la visite a aussi été l’occasion pour les élèves d’exprimer leur regard critique sur certains aménagements. En passant près d’un parc public, plusieurs remarques ont été faites sur l’accessibilité et le confort des lieux. « Je n’aime pas ce parc, il est trop bruyant à cause de la route à côté » a confié un élève. Une autre question a porté sur l’entrée du parc, qui empêche les personnes à mobilité réduite de passer : « Pourquoi ont-ils fait ça ?« . « À l’époque, c’était pour empêcher les scooters de traverser le parc, ils faisaient trop de bruit. Mais maintenant, il faudrait adapter ces aménagements pour les fauteuils roulants, par exemple. » Une réponse qui a suscité des discussions parmi les élèves sur l’accessibilité des installations du quartier.

Cette visite a permis aux élèves de se reconnecter avec leur quartier sous un nouvel angle. Ils ont pu découvrir son histoire, comprendre les transformations urbaines et réfléchir aux aménagements futurs. Certains se sont projetés dans un avenir plus prometteur pour leur quartier, tandis que d’autres se sont montrés plus pessimistes : « Moi, dès que je peux, je pars » a confié un élève.