« Nous ne ferons pas demi-tour » : le Madleen défie Israël pour briser le blocus de Gaza

Le Madleen, navire de la Flottille de la liberté fait route vers Gaza - Photo - FFC Freedom Flotilla Coalition
Le Madleen, navire de la Flottille de la liberté fait route vers Gaza - Photo - FFC Freedom Flotilla Coalition

Malgré les menaces de l’État hébreu, le voilier humanitaire Madleen poursuit sa route vers Gaza avec à son bord une cargaison de vivres et des militantes de renommée internationale. Objectif : briser le blocus maritime et alerter sur l’urgence humanitaire dans l’enclave palestinienne.

En pleine mer, à bord d’un voilier modeste, mais chargé de symboles, douze civils déterminés défient l’un des plus puissants appareils militaires du monde. Le Madleen, navire de la Flottille de la liberté, continue de faire route vers Gaza malgré les menaces explicites du ministre israélien de la Défense, Israel Katz, qui a ordonné à l’armée d’« empêcher son arrivée » et accusé ses passagers d’être les « porte-voix de la propagande du Hamas ».

À bord, des personnalités engagées pour les droits humains, dont la militante écologiste suédoise Greta Thunberg, l’eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan (LFI), ou encore l’activiste allemande Yasemin Acar. Ils ont pour volonté de briser symboliquement le blocus israélien qui asphyxie Gaza depuis 17 ans, et livrer une aide humanitaire vitale. Le contenu est simple, mais essentiel : du riz, du lait, des conserves, des barres protéinées, offerts par des citoyens solidaires depuis Catane, en Italie.

« Nous ne ferons pas demi-tour »

« Nous ne ferons pas demi-tour », a lancé Rima Hassan sur X (ex-Twitter). « Nous resterons mobilisé·es jusqu’à la dernière minute, jusqu’à ce qu’Israël coupe Internet et les réseaux », a-t-elle ajouté, jointe par l’AFP depuis les eaux égyptiennes. L’équipage, composé exclusivement de civils non armés, et appelle à une protection internationale.

« Nous n’avons pas peur », confirme Yasemin Acar. Le blocus maritime imposé par Israël depuis 2007 est dénoncé de longue date comme une violation du droit international. À l’heure où les Nations unies alertent sur un risque imminent de famine touchant 90 % de la population gazaouie, l’initiative de la Flottille veut dénoncer une impasse humanitaire toujours plus cruelle et dramatique.

En soutien, plusieurs élu.es français prennent la parole. Mathilde Panot (LFI) a appelé à ne pas quitter la flottille des yeux : « Exigeons un passage sûr pour l’équipage et l’aide humanitaire ». Le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, a dénoncé les accusations israéliennes comme « ridicules » et affirmé : « Le bateau ne transporte pas d’armes. Sa vocation est humanitaire. »

« J’ai échangé avec Rima : sa force morale est impressionnante. »

Parti de Sicile, le Madleen appartient à un réseau de navires-citoyens formant la Flottille de la liberté, née en 2010 pour dénoncer le blocus maritime et les violations du droit international. Plusieurs tentatives précédentes ont été interceptées de force par l’armée israélienne. Cette fois encore, l’issue reste incertaine.

Pour Jean-Luc Mélenchon : Rima en rime avec Gaza. « J’ai échangé avec Rima : sa force morale est impressionnante. » Reste que le danger grandit. Déjà le 5 juin, Israël avait ordonné, en toute illégalité, l’interception du navire par un commando. Le co-président de l’institut La Boétie rappelle que le précédent du Mavi Marmara, attaqué en 2010, hante les mémoires : dix civils désarmés avaient été tués.

Aujourd’hui, toute attaque de ce voilier serait meurtrière. À terre, des centaines de personnes suivent et soutiennent l’équipage.

[VIDEO] Avec Rima Hassan – Ne quittons pas des yeux Freedom Flotilla !

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