Un nom, un lieu et un symbole. Jeudi 4 septembre, au 21 rue Saint-Guilhem, le Printemps montpelliérain a officiellement lancé sa campagne pour les municipales de 2026. Dans ce local rebaptisé « L’Atelier », les écologistes et leurs partenaires veulent écrire une nouvelle page politique pour Montpellier.
« Le choix a été unanime, parce qu’il exprime à la fois un rassemblement et une renaissance », explique Jean-Louis Roumégas, député NFP Les Écologiste, figure centrale de la coalition. Le Printemps montpelliérain, né dans le sillage du Nouveau Front populaire, se présente comme une alternative écologiste, sociale et citoyenne.
Un lieu de travail collectif
Le local de campagne a été pensé comme un espace participatif. Ouvert tous les jours de 10 h à 20 h à partir du 8 septembre, « L’Atelier » accueillera débats, ateliers et une borne interactive pour recueillir les propositions citoyennes. « C’est un lieu pour que les habitants viennent exprimer leurs besoins et leurs attentes », explique Coralie Mantion, ex-vice-présidente de la métropole. Des conventions citoyennes itinérantes viendront compléter le dispositif, la première étant prévue le 20 septembre à la Carmagnole autour de la démocratie locale.
Alliances à géométrie variable pour les Municipales 2026 : priorité au projet !
Le Printemps montpelliérain s’inscrit dans la logique des alliances locales modulables. « À Strasbourg, Grenoble ou Lyon, les écologistes s’adaptent selon les réalités territoriales. Ici, nous construisons un rassemblement cohérent, orienté sur le projet », insiste Jean-Louis Roumégas. Pour Boris Chenaud, responsable du mouvement L’Après dans l’Hérault, la référence au « printemps » n’est pas anodine : « à Béziers, c’est pour résister à l’extrême droite ; à Montpellier, c’est pour porter une pluralité de la gauche et des Écologistes. »
Le projet du Printemps se veut radical. Coralie Mantion l’affirme : « Il faut fermer le robinet de l’urbanisme. C’est radical, mais c’est vital ! C’est vital si l’on veut préserver des espaces de respiration en ville. » La critique porte directement sur la politique du maire sortant Michaël Delafosse, accusé de poursuivre le bétonnage de la cité et architecte d’un PLUi plus promoteurs que climat.
[VIDEO] Interview Jean-Louis Roumégas, Boris Chenaud, Coralie Mantion, Kévin Hoareau, Julia Mignacca :
Quid de la liste définitive ? Un comité de pilotage décide.
Dans ce millésime, pas de primaires. La construction de la liste et du programme passera par un comité de pilotage réunissant toutes les sensibilités engagées. « Ce n’est pas la liste des seuls Écologistes, mais un vrai rassemblement qui laisse aussi une place aux personnalités citoyennes », précise le député de l’Hérault Jean-Louis Roumégas. Kevin Hoareau, représentant de Génération·s, confirme sa volonté d’y jouer un rôle actif : « notre objectif est d’être une force de proposition, présente dans les débats comme sur le terrain. »
Bye Bye Bayrou et un contexte national puissant
Les responsables du Printemps montpelliérain ne se coupent pas du contexte politique national. Jean-Louis Roumégas s’est montré particulièrement offensif contre le Premier ministre François Bayrou : « On ne peut pas avoir confiance en un homme qui a produit le pire budget, qui a donné des gages à l’extrême droite et qui a choisi un ministre de l’Intérieur digne du RN. » Le 10 septembre, journée nationale de mobilisation baptisée « Bloquons tout », nourrit leurs réflexions. « Ce n’est pas le blocage du pays, mais celui d’un budget d’austérité », souligne le député Roumégas. Boris Chenaud insiste de son côté sur la nécessité d’une « vraie réforme fiscale » et d’une taxation des multinationales : « Le budget Bayrou, c’est faire payer la dette à ceux qui ont le moins, donc bye bye Bayrou »
Julia Mignacca conclut en reliant l’échelon local au climat politique d’un gouvernement et d’un président qui vacillent : « Michaël Delafosse est le relais local de la politique macroniste. Nous voulons une rupture pour Montpellier […] Macron avec toute sa politique a conduit le pays à la faillite. »
2026 et forte participation
Fini le temps des maires Covid, 2026 promet une très forte participation qui devrait reléguer 2020 à un accident électoral. Le Printemps montpelliérain se positionne aujourd’hui comme l’une des principales alternatives à la majorité sortante avec l’ambition de construire une dynamique citoyenne capable de gagner en mars 2026.
Reste à voir si ce Printemps tiendra ses promesses face aux dérèglements politiques provoqués par le séisme Bayrou et le mutisme d’un président qui veut aller au bout de son mandat. Entre fractures sociales, défi climatique et surtout ambitions personnelles, face à un hôtel Matignon toutes portes ouvertes, comme dans la Nature, le Printemps politique est une saison d’espérance, mais aussi de fragilité : il suffit d’une gelée tardive pour griller les fleurs les plus prometteuses.
