Un an (moins deux jours) après avoir été considérés par le maire de Sète comme des « gens à exterminer », les opposant·es au parking écocide de la place Aristide Briand se sont montré·es ce 16 décembre plus déterminé·es que jamais en se rendant en musique sous les fenêtres du conseil municipal qui se tient, depuis 2020, à huis clos.
« Nous sommes rassemblé•es ici pour réclamer le respect de la démocratie, de l’humain, du vivant et la transparence financière ». Enlevée par le discours galvanisant et néanmoins enroué de Christophe Lalia, au son des hautbois languedociens et d’une mandoline, une foule d’une belle centaine de personnes est venue exprimer sa colère : celle de voir se poursuivre un chantier ahurissant, mal préparé qui patauge dans l’eau, de voir s’installer une grue gigantesque en dépit des normes de sécurité et de demeurer dans l’opacité des plans et des coûts. Un constat : face à des pouvoirs défaillants ou corrompus, c’est de plus en plus la vigilance citoyenne qui assure le respect de la loi et de la sécurité.
Colère aussi vis-à-vis du mépris et de l’agressivité du premier édile à leur égard. C’est devant le tribunal pénal que des dizaines de citoyens et citoyennes assigneront le Maire à venir rendre des comptes.
[VIDEO] Interview Christophe Lalia, président du collectif Bancs Publics :
« Commeinhes au balcon, à Noël en prison»
Comme lors du mouvement des gilets jaunes ou de celui contre la réforme des retraites, la résistance n’est jamais triste ni exempte d’humour : des banderoles et panneaux aux mots d’ordre entonnés comme « Commeinhes au balcon, à Noël en prison», en passant par les billets remis symboliquement dans la boite à lettres de la mairie, on peut dire que le bon sens populaire a le goût de la formule et l’appétence à rire. C’est même le carburant de la solidarité dans l’action collective.
Relayant depuis trois ans les revendications de Bancs Publics au sein du conseil municipal, les élues de l’opposition de gauche, Véronique Calueba et Laura Seguin, ont quitté successivement la séance pour saluer les manifestant·es. Elles les ont informé·es des points débattus dans le cercle de la démocratie étouffée : vote du budget, mesures d’urgence pour les sans-abris d’une part et de contrôle de Airbnb d’autre part, mise en place d’une police privée à l’Ile de Thau…. Bref, autant de sujets qui exigent un vrai débat public, avec l’information adéquate.
[VIDEO] Interventions de Véronique Calueba et Laura Seguin :
