Mercredi 5 juin, pendant que le gouvernement déployait à Montpellier une batterie de mesures pour « l’égalité des chances dans les quartiers populaires », Nathalie Oziol, députée LFI, choisissait un tout autre terrain : celui des familles qui dorment dans la rue.
En grande pompe, François Bayrou et huit ministres sont venus présenter 42 propositions lors du Comité interministériel des villes. Crèches, classes de maternelle, soutien psychologique, stages pour jeunes médecins : autant d’initiatives censées enrayer la spirale des inégalités. Mais sans financement nouveau massif, ces annonces ressemblent davantage à une opération de communication qu’à une réponse structurelle. Le gouvernement lui-même reconnaît que 70 % des mesures sont des reconductions.
Devant la préfecture, Nathalie Oziol prend la parole, aux côtés des associations et des collectifs mobilisés pour un hébergement digne. « À Montpellier, 80 enfants scolarisés vivent à la rue », alerte la députée. Elle décrit une situation alarmante : familles dormant dans le tunnel de la Comédie, écoles occupées pour obtenir un toit, et des dispositifs saturés qui renvoient à la rue des mères isolées dès les 3 ans de l’enfant.
Refusant de participer à ce qu’elle qualifie de mise en scène, l’élue décline l’invitation du gouvernement : « Je ne vais pas me pavaner à côté de ceux qui ont gelé 15 millions d’euros pour les quartiers populaires. » Elle préfère dynamiser le courage des parents d’élèves, des enseignants et des collectifs qui, seuls, obtiennent parfois des solutions. Mais à quel prix.
Tandis que le maire socialiste Michaël Delafosse accueille les ministres tout sourire, Nathalie Oziol rappelle qu’« un toit est un droit », que les enfants n’ont pas besoin de promesses, mais de lits, ce soir, pour dormir.
80 enfants à la rue à Montpellier
C’est le résultat de l’inaction du gouvernement, et c’est insupportable. pic.twitter.com/69iXWCb0Yj
— Nathalie Oziol (@NathalieOziol) June 6, 2025
