L’industrie automobile française coince. Moins de voitures vendues, des prix qui flambent, des usines qui ferment : le secteur est frappé par une sacrée crise.
En cause, la montée en gamme des constructeurs qui, après la crise du Covid-19, ont profité d’une offre limitée pour imposer des hausses tarifaires. Le résultat ne s’est pas fait attendre : des bénéfices record entre 2021 et 2023, mais un marché devenu inaccessible à de nombreux ménages.
Les marques tricolores comme Renault, Peugeot ou Citroën accusent le coup, seule Dacia, plus abordable, joue en pole position. De causes à effets : moins de ventes signifient aussi moins de production. D’où : des plans sociaux en cascade, surtout chez les sous-traitants, coincés entre prix fixés à long terme et baisse de commandes.
L’électrification accélère la mutation : certaines pièces deviennent obsolètes, notamment celles destinées aux moteurs diesel. Les fonderies trinquent, les emplois fondent.
Autre effet pervers : les syndicats dénoncent une délocalisation masquée, où la transition écologique sert de prétexte pour produire à moindre coût à l’étranger. Si la France mise sur le retour de modèles iconiques comme la R5 électrique, leur fabrication hors des frontières, comme la Twingo prévue en Slovénie, douche les espoirs d’un redémarrage « made in France ». Bref la mécanique est grippée, entre impératifs climatiques, pression sur les coûts et désindustrialisation, une démonstration à lire absolument dans l’article de Mathieu Lehot-Couette et Valentin Pigeau.
