Municipales 2026 : Montpellier, prête pour une majorité qui fait passer la santé avant le béton

Boris Chenaud Julia Mignacca Jean-Louis Roumégas Coralie Mantion - Photo - JPV PLURIELLE INFO
Boris Chenaud Julia Mignacca Jean-Louis Roumégas Coralie Mantion - Photo - JPV PLURIELLE INFO

Et si la prochaine majorité à Montpellier commençait par changer ce qu’il y a dans l’assiette des habitants ? C’est le projet du Printemps Montpelliérain détaillé, vendredi 14 novembre, avec 10 mesures issues d’un forum citoyen consacré à « l’agriculture, l’alimentation et la santé. »

Pour Jean-Louis Roumégas, Coralie Mantion, Julia Mignacca et Boris Chenaud : passer d’une ville des promoteurs à une métropole qui protège les terres, la santé et le pouvoir d’achat, c’est un mantra prioritaire. Et d’emblée la tête de liste du Printemps Montpelliérain rassure : « on ne veut pas d’une ville musée où l’on prend la voiture pour aller consommer en périphérie. On veut une ville vivante, avec du commerce de proximité. » On comprend alors que ce volet du programme veut aussi dynamiser l’ensemble du commerce au sein de la ville de Montpellier.

Autre vertu de cette partie du programme intitulé « de la fourche à l’assiette, on change de modèle » : le PAEN. Le périmètre de protection des espaces agricoles et naturels périurbains est un outil puissant pour protéger durablement les terres agricoles. Il verrouille ces espaces par un arrêté préfectoral, bien plus solide qu’un simple zonage du PLUi, et empêche qu’ils redeviennent constructibles au gré des pressions immobilières. Comme l’a rappelé Coralie Mantion, « on n’a pas réussi à mettre en place le PAEN avec Isabelle Touzard parce que Michaël Delafosse ne veut pas sanctuariser les terres agricoles. » Avec un PAEN actif, la collectivité peut aussi « lutter contre le mitage, démolir les cabanisations illégales et remettre en culture des terres en friche. » Pour les habitants, c’est un bouclier qui protège les champs, le paysage et l’alimentation de demain, c’est l’objectif affiché de Jean-Louis Roumégas.

Une alimentation saine, du berceau à la cantine

Premier symbole de ce changement de modèle, « l’ordonnance verte » : toutes les femmes enceintes de la ville bénéficieront, sur simple prescription de suivi de grossesse, d’un panier bio hebdomadaire gratuit. Une mesure déjà expérimentée à Strasbourg depuis 2022, que le Printemps Montpelliérain veut adapter à Montpellier pour environ 1600 femmes par an. Derrière le geste social, un choix de santé publique assumé qui « limiter l’exposition des fœtus aux pesticides et perturbateurs endocriniens », précise Jean-Louis Roumégas.

Dans les cantines, la rupture serait tout aussi nette. « Alors qu’environ 30 % des repas servis sont aujourd’hui bio ou locaux, nous voulons du 100 % bio et local » note Coralie Mantion. Et « sans hausse du prix payé par les familles, » ajoutera Boris Chenaud. La clé, selon les candidats, réside dans la structuration de filières locales et dans des contrats pluriannuels avec les producteurs, plutôt que dans l’achat au moins cher sur les marchés publics.

Des épiceries municipales, faire reculer la vie chère

Pour répondre à la fracture alimentaire, le Printemps Montpelliérain propose la création d’une dizaine d’épiceries municipales à prix coûtant, réparties sur l’ensemble des quartiers. Une centrale d’achat publique négociera directement avec les producteurs locaux et les filières bio, en complétant aussi avec des produits non locaux, mais de qualité. Pour Coralie Mantion : « acheter aux agriculteurs à un prix juste et vendre à prix coûtant : c’est simple, concret et ça change la vie. »

Ces « épiceries de quartier » seront ouvertes à toutes et tous, avec un tarif social possible sur dossier pour les ménages les plus précaires. L’idée est double : garantir des prix bas sur les produits de base (fruits et légumes, légumineuses, huile, produits d’entretien écologiques) tout en payant correctement les paysans, à rebours des marges pratiquées par la grande distribution. Jean-Louis Roumégas donnera cet exemple de prix « les amandes bio sont à 20 ou 22 euros le kilo. Dans un système à prix coûtant, on les paiera 10 euros, et 5 euros pour les familles au tarif social. »

Un office agricole pour sanctuariser les terres

Le changement de gouvernance se joue aussi hors les murs. La liste écologiste veut créer un office agricole métropolitain chargé d’acheter, préserver et mettre en culture les terres agricoles, avec « un objectif d’environ 1000 hectares mobilisés à terme » explique Boris Chenaud. L’outil serait doté d’une gouvernance partagée associant élus, organisations paysannes, associations et consommateurs.

Cet office aura un rôle stratégique : sécuriser des installations paysannes en agriculture biologique, diversifier la production, lutter contre le mitage et les constructions illégales, et mettre en œuvre des périmètres de protection des espaces agricoles et naturels. Bref ! L’équipe Roumégas tourne le dos à la barbarie de l’urbanisation à la parcelle et au coup par coup pour faire de l’agriculture un pilier de la politique métropolitaine.

Jardins partagés, ferme pédagogique et éducation au goût

Sur le terrain, ce projet se traduira par le développement de jardins familiaux et partagés dans tous les quartiers et par la création d’une ferme pédagogique à Malbosc. Co-construite avec les écoles, les crèches, les centres de loisirs et des agriculteurs, cette ferme fournira des produits en circuit court tout en sensibilisant les enfants à la saisonnalité et aux réalités du métier paysan.

À l’école, l’équipe promet de faire de « l’éducation au goût un axe central de la politique périscolaire », explique Julia Mignacca avec « des ateliers cuisine, la découverte des produits bruts, et l’apprentissage de l’équilibre alimentaire. » Une manière assumée de « mener la bataille culturelle contre la junk food », dont l’addiction au sucre, au gras et au sel touche particulièrement les plus jeunes. Dans la même logique, une « journée sans soda » à Montpellier sera instaurée pour alerter sur la surconsommation de sucre et d’additifs.

Une autre hiérarchie des priorités municipales

Santé, climat et économie locale : une chaîne vertueuse revendiquée de la barquette en inox dans les cantines à la sanctuarisation des terres agricoles, le projet dessine une autre hiérarchie des priorités municipales. Selon le Printemps Montpelliérain, relocaliser une part significative de la production alimentaire, c’est à la fois réduire l’empreinte carbone du territoire (moins de camions, plus de circuits courts), créer des emplois non délocalisables et maintenir sur place une partie des dépenses alimentaires des ménages.

« Plutôt que de lancer de nouveaux grands travaux, nous voulons répondre aux besoins du quotidien : bien manger, rester en bonne santé, vivre dans une ville qui protège ses terres plutôt que de les livrer aux promoteurs », résume Jean-Louis Roumégas. Si les électeurs confirment ce cap en 2026, Montpellier deviendra l’une des villes françaises avec une gouvernance municipale centrée entre autres sur l’alimentation, la santé et la justice sociale.

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