Les communistes du bassin de Thau mettent la gestion de l’eau et les services publics au cœur du débat à l’approche des élections municipales et communautaires de 2026. Réunies depuis plus de deux ans pour retravailler leur projet intercommunal, les sections locales du parti communiste français (PCF) veulent profiter de la fin des contrats privés de l’eau pour imposer le retour à une régie publique.
À l’approche de l’échéance du contrat d’eau au 1er janvier 2027, les responsables communistes du Bassin de Thau, François Liberti, Jonathan Level, Sophie Colot, Robert Trinquier et Jean-Louis Bonneric mettent la pression pour un « retour en régie ». Au-delà de l’idéologie, le débat touche concrètement au prix, à la transparence et à la nécessaire rénovation des réseaux, et mérite à ce titre d’être au cœur de la campagne municipale dans les 14 communes de Sète Agglopôle Méditerranée. François Liberti constate qu’on assiste au plan national à un mouvement important de retour à la gestion de l’eau en régie, même dans des villes de droite comme Nice.
Pour sensibiliser élu·es et riverain·es à cet enjeu, plusieurs réunions publiques ont déjà été tenues cette année à Mèze, Sète, Frontignan, Balaruc et Montbazin. Selon le PCF, elles ont permis de rencontrer « plusieurs centaines de citoyens » et d’alimenter une pétition qui a déjà recueilli de très nombreuses signatures. S’appuyant sur l’exemple mézois qui a su conserver sa régie et garantir ainsi des tarifs 30% inférieurs à ceux pratiqués dans le reste de l’agglomération, ces revendications de retour en régie publique portent sur la baisse des tarifs rendue possible par la fin des dividendes versés aux actionnaires et la nécessité d’investir dans la rénovation des réseaux.
La régie publique permet également la participation des usagers à la gestion. La question est plus complexe en ce qui concerne l’assainissement, car Suez bénéficie d’une concession de service pour 20 ans, mais l’objectif n’est pas perdu de vue. Les communistes comptent bien pouvoir étudier les modalités pour sortir de ce contrat. Enfin, François Liberti a encore une fois tiré le signal d’alarme sur la réduction de l’eau douce dans l’étang lui faisant perdre 50% de sa capacité de production et donc d’emplois liés aux activités de pêche et d’ostréiculture.
Une délégation communiste a par ailleurs rencontré Loïc Linarès, président de l’agglomération du Bassin de Thau, qui assure jusqu’en mars 2026 la succession de François Commeinhes, maire démissionnaire de Sète après sa condamnation judiciaire. Au-delà de la question de l’eau, les discussions ont porté sur plusieurs enjeux structurants : l’accès à la gratuité des transports en commun, comme à Montpellier ; la révision du projet d’entrée EST pour la création d’un véritable pôle économique ; la mise en place d’une politique du logement renforçant le logement social ; et une gouvernance plus démocratique impliquant pleinement les habitants et les 14 communes de l’agglomération (Sète, Frontignan, Balaruc-les-bains, Balaruc-le-vieux, Bouzigues, Mèze, Montbazin, Gigean, Mireval, Poussan, Marseillan, Villeveyrac, Loupian et Vic-la-Gardiole). Se félicitant des petites avancées obtenues en matière de fret, notamment dans la desserte du Port de Sète, les communistes du bassin de Thau se disent déterminés à obtenir de l’État une amélioration du cadencement des TER qui n’est pas au niveau des besoins.
[VIDEO] Interview de François Liberti : « L’eau est un bien commun, pas une marchandise »
