À Montpellier, le “pot de départ” de Bayrou c’est aussi l’appel à destituer Macron

Montpellier pot de départ de Bayrou septembre 2025 - Photo - Jean-Philippe Vallespir
Montpellier pot de départ de Bayrou septembre 2025 - Photo - Jean-Philippe Vallespir

À Montpellier, lundi 8 septembre, l’annonce est tombée en direct sur le parvis de la mairie : l’Assemblée nationale refusait sa confiance à François Bayrou. Autour d’un “pot de départ” organisé comme dans 140 villes de France, plus de 200 personnes ont exulté.

Cris de joie, applaudissements, musique improvisée : pour beaucoup, c’était la première fois qu’un vote parlementaire apparaissait comme une victoire populaire. Pour Clothilde Ollier conseillère municipale, le moment est important, mais il est juste un avant-goût du 10, quant à Bayrou « qu’il retourne à Pau et qu’il aille s’occuper de son scandale de Bétharram. »

« C’est notre mouvement annoncé du 10 septembre qui a fait tomber le Premier ministre »

« C’est un moment historique, mais le point culminant n’est pas encore arrivé », s’enthousiasme Émilie. « On a fait tomber Bayrou, mais maintenant il faut passer à l’étage supérieur. La vraie cible, c’est Macron et le système qui l’entoure », explique Gilbert.

Dans la foule, on scande déjà le rendez-vous fixé : le 10 septembre, sous le mot d’ordre « bloquons tout ». Le ton est à la fois festif et grave. « On attendait ça depuis longtemps », lance Alban Desoutter, Responsable du Parti Ouvrier Indépendant (POI) dans l’Hérault, membre actif de La France Insoumise (LFI). « Mais attention : les institutions ne vont pas s’effondrer toutes seules. Derrière Bayrou, il reste Macron, la 5e République, cette machine qui écrase tout. » Des accents révolutionnaires résonnent : « 1789 est dans nos corps et nos cœurs », mais Alban Desoutter rappelle le présent : « c’est notre mouvement annoncé du 10 septembre qui a fait tomber le Premier ministre, rien d’autre, mais maintenant la citadelle est toujours là, il faut faire encore un pas qui va faire tomber Macron, nous allons bousculer cet ordre et demain nous serons des milliers dans la rue, des centaines de milliers voire des millions pour aller chercher Macron chez lui. » On l’aura compris, toute l’énergie est sur un objectif de destitution par la voie parlementaire via l’article 68 de la constitution. Une motion de destitution contre Emmanuel Macron déposé dès ce mardi par le groupe La France insoumise.

[VIDEO] 8 septembre 2025, Bye-Bye Bayrou à Montpellier :

Daniel, un GJ de la première heure du rond-point de Prés d’Arènes, témoigne de son expérience. Photographe de métier, il a suivi l’ensemble du mouvement. “Je pense que ce mouvement dépasse les Gilets Jaunes. Il y a une nostalgie, bien sûr, mais aujourd’hui il s’agit d’autre chose. L’essentiel, c’est la convergence des luttes. » Pour lui, le 10 septembre marquera la différence : « le 18 septembre, nous serons avec les syndicats, les défilés syndicaux, on connaît, ça finit toujours pareil. Mais le vrai rendez-vous, c’est le 10, on veut autre chose, un vrai départ dans la convivialité et la fraternité, comme au début des Gilets Jaunes. »

L’homme qui vaut 3000 milliards

Loin d’être un simple apéritif politique, le rassemblement montpelliérain a donc pris des allures de répétition générale. Même ambiance sur la place de la mairie de Sète où 200 personnes sont venues lever leur verre au départ de Bayrou et surtout organiser la suite. Chacun attend désormais le mercredi 10 septembre, présenté comme le « point de bascule ». Un mélange d’espoir, de colère et de détermination traverse les témoignages. Et si la chute du Premier ministre n’était que l’échauffement, c’est bien l’avenir du Président qui se retrouve désormais dans la ligne de mire des opposants : Macron, l’homme qui vaut 3000 milliards, le Salieri de la dette.

François Bayrou Premier ministre février 2025 Assemblée nationale - Photo - AN

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