À Lunel : croisade contre la bétonisation. Une alliance citoyenne lance un manifeste pour sanctuariser les terres agricoles et peser sur les municipales 2026.
À moins d’un an des élections municipales, un front inédit de partis de gauche écologistes, de collectifs citoyens et d’associations locales dont la confédération paysanne se lève à Lunel pour réclamer une sanctuarisation urgente des terres agricoles.
Dans le viseur de cette coalition, la disparition accélérée de l’espace nourricier sous l’effet de l’urbanisation, mais aussi la responsabilité des décideurs locaux.
« Dans le Lunellois, nos terres disparaissent à un rythme alarmant sous le béton », alerte le communiqué cosigné par Lunel Collectif, Les Écologistes, L’Après 34, Génération S et de nombreux acteurs associatifs. Le message est clair : « si rien ne change, nous risquons de perdre notre capacité à produire localement notre alimentation et à préserver la ressource en eau. » Le collectif avance des chiffres inquiétants : 300 hectares bétonnés en dix ans, et 120 hectares menacés par de nouveaux projets d’urbanisation.
La loi Duplomb et la loi sur la simplification de l’urbanisme sont ici pointées comme des accélérateurs de la pression foncière, favorisant l’artificialisation des sols au détriment de l’agriculture de proximité. Le territoire du Lunellois cristallise ainsi des enjeux nationaux : préservation de la souveraineté alimentaire, défense de la biodiversité, revendication d’un aménagement du territoire plus équilibré face à la poussée métropolitaine.
Un manifeste pour fédérer et peser dans le débat municipal
Convaincus de l’urgence d’agir, les signataires lancent un manifeste ouvert à la signature de tous : citoyens, élus, associations ou institutions. Parmi ses cinq priorités : zéro artificialisation nette des terres agricoles, création d’un fonds de résilience pour la préservation foncière, pacte local pour la souveraineté alimentaire, innovation dans la réutilisation de l’eau, accompagnement des agriculteurs dans leurs transitions écologiques.
« Le Lunellois ne peut pas être la variable d’ajustement du mal-logement à Montpellier », dénonce Lise Florès, militante du collectif et écologiste. « Développer des axes ferroviaires vers l’arrière-pays peut être une solution, mais il faut stopper l’urbanisation débridée qui met en péril la qualité de vie et la transmission de nos terres agricoles. »
Le manifeste, également soutenu par la Confédération Paysanne, des commerçants et des associations environnementales locales, ambitionne ainsi d’imposer la question agricole et écologique au cœur de la campagne municipale de 2026. Une façon de tester la capacité du tissu militant à s’élargir au grand public, dans une ville longtemps marquée par l’abstention et la fragmentation politique.
Vers un nouveau paysage politique à Lunel ?
À mesure que la campagne se profile, ces initiatives pourraient transformer le débat local et forcer les équipes en place à clarifier leurs positions sur l’aménagement du territoire. Au-delà des postures, la question posée est celle du modèle de développement voulu pour Lunel : un futur sous le béton, ou un territoire qui parie sur sa résilience et la préservation de son patrimoine agricole.
Reste à savoir si cette alliance citoyenne et écologiste saura imposer ses thèmes et fédérer largement les habitants, au-delà des convaincus de la première heure, pour faire de la protection du « patrimoine nourricier » un véritable enjeu électoral.
Pour signer le manifeste : c’est ici.