À Castelnau-le-Lez, le projet de relocalisation de la clinique du Parc sur le site de Sablassou continue de diviser. Alors que le maire honoraire et sénateur Jean-Pierre Grand revient sur le devant de la scène pour défendre cette implantation controversée, Richard Corvaisier, conseiller municipal d’opposition écologiste, dénonce « une nouvelle manipulation politique » et appelle, une fois encore, à un débat public.
Dans un communiqué diffusé ce week-end, l’élu écologiste conteste la version des faits portée par Jean-Pierre Grand dans un entretien accordé à La Gazette de Montpellier. « Je n’ai jamais remis en cause la nécessité de relocaliser la clinique », précise Richard Corvaisier. « Ce que je conteste, ce sont les conditions dans lesquelles le projet a été conçu, et surtout le choix du site de Sablassou, qui soulève de graves interrogations. »
Un site à risques et un avis défavorable
Risques d’inondation, impacts sur la circulation, consommation de terres agricoles : les griefs contre le projet ne manquent pas. La commission d’enquête publique avait d’ailleurs émis un avis défavorable, jugé « clair et argumenté » par Richard Corvaisier. Un avis suivi d’effet, puisque le projet a été retiré du Plan local d’urbanisme intercommunal (PLUi) par la métropole de Montpellier. « Ce retrait est un signal fort : il montre que le dossier n’était ni suffisamment abouti ni justifié », insiste l’élu de Castelnau-le-Lez.
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Le silence de Frédéric Lafforgue, la reculade de Jean-Pierre Grand
Mais au-delà du fond, c’est sur la méthode que Richard Corvaisier entend concentrer ses critiques. Pour lui, la démocratie locale ne peut se résumer à des annonces dans la presse ou à des décisions prises en petit comité. « J’ai proposé à Jean-Pierre Grand un débat public dès le mois de février. Il n’a jamais répondu. Pourtant, si son projet est si pertinent, il devrait pouvoir le défendre », affirme-t-il.
Plus largement, l’élu écologiste déplore le silence du maire actuel, Frédéric Lafforgue, dans ce dossier. « On attend d’un maire qu’il porte la parole de sa commune, qu’il réponde aux inquiétudes des habitants, qu’il explique ses choix. Aujourd’hui, c’est son prédécesseur qui s’exprime à sa place. Qui décide vraiment à Castelnau ? », interroge-t-il.
Vers des alternatives crédibles
Richard Corvaisier ne s’oppose pas à la modernisation de l’offre de soins sur le territoire. Mais il plaide pour une approche responsable et concertée. « Il est de notre devoir d’explorer d’autres options que Sablassou. Demander des études de faisabilité, ce n’est pas faire de l’obstruction : c’est faire preuve de sérieux. Défendre la santé publique et préserver nos terres agricoles ne sont pas des objectifs contradictoires. »
Candidat en mars 2026, Richard Corvaisier conclut en réaffirmant sa volonté d’ouvrir le débat, en toute transparence, et d’associer pleinement les habitants aux décisions majeures qui engagent l’avenir de leur commune. « Les Castelnauviens méritent mieux qu’un duel d’anciens élus ou des effets d’annonce. Ils méritent des choix clairs, assumés, et surtout débattus. »
