Pour 1 000 enfants qui naissent chaque année, 4,1 décèdent avant de souffler leur première bougie, dont 70 % à la maternité. Les journalistes Anthony Cortes et Sébastien Leurquin ont enquêté sur ce chiffre en augmentation continue, dans un livre au titre éponyme.
4,1 décès pour 1 000 naissances : c’est le taux officiel de mortalité infantile dans notre pays. Un chiffre en constante augmentation depuis 2012 qui classe la France tout en bas de l’échelle européenne, alors que le taux de natalité diminue. La France est ainsi passée de la 23ème à la 27ème place alors qu’elle a été longtemps réputée pour la qualité de son système de santé. Triste dégringolade !
Que s’est-il passé pour que, chaque année, près de 2 800 bébés décèdent dans les premiers jours de leur vie, le plus souvent en milieu hospitalier, dévastant autant de familles et affectant un personnel soignant harassé ? Pendant que le site gouvernemental pointe comme causes de cette tendance la hausse de la pauvreté, l’âge des mères, le tabagisme et l’obésité, l’enquête des deux journalistes analyse en détail cette catastrophe et pointe d’autres facteurs : Fermeture des petites structures (3 maternités sur 4 ont fermé en 50 ans, allongeant le temps nécessaire pour parvenir jusqu’au lieu de l’accouchement), surcharge et cadences infernales dans les CHU devenus de véritables « usines à bébés », dégradation du suivi des prématurés, effondrement de la protection maternelle et infantile… En parallèle, ils accusent les textes de lois dépassés, la valse des ministres de la Santé et l’opportunisme d’un certain nombre d’acteurs qui profitent de la démission des pouvoirs publics.
On ne dénoncera jamais assez les conséquences humaines de l’austérité et de son corollaire la technocratisation imposées aux services publics, notamment dans le domaine de la santé. Un plan d’urgence est nécessaire pour renforcer les effectifs, assurer un suivi pré et postnatal efficace et garantir un accès aux soins sur tout le territoire. Puisse ce livre aider à l’imposer.