La « niche parlementaire » du MODEM, nom qui désigne assez symboliquement d’ailleurs l’unique journée pendant laquelle chaque groupe peut présenter ses propositions de loi, avait lieu jeudi 6 mars dernier. Sylvain Carrière s’est saisi de deux des propositions du Modem pour s’exprimer à la tribune de l’assemblée sur des sujets qui concernent particulièrement le territoire héraultais : l’apiculture et la vigne .
Sur la première proposition de loi « visant à endiguer la prolifération du frelon asiatique » et vu, les attentes de la filière, les député·es du groupe LFI-NFP se sont prononcés par la voix de Sylvain Carrière en faveur du texte.
[VIDEO] Le gouvernement refuse de sauver les abeilles au profit du privé !
Le frelon asiatique, mais pas que….
Toutefois, le député y souligne que la lutte contre le frelon asiatique ne permettra pas à elle seule de « préserver la filière apicole » puisque l’insecte, pour nuisible qu’il soit, n’est à l’origine que de 20% de la mortalité des abeilles. Le reste, c’est-à-dire 80% de cette mortalité, relève de l’usage massif des pesticides avec la réintroduction autorisée par le Sénat des néonicotinoïdes. L’Union Nationale de l’Apiculture Française estime d’ailleurs que depuis leur introduction, 300 000 ruches disparaissent chaque année. À cela s’ajoute une concurrence déloyale des miels étrangers, avec l’importation massive de miel à bas prix, alors que 20 000 tonnes de miel français restent invendues chaque année. Bien que la jugeant insuffisante, les député•es LFI souhaitent que l’embouteillage parlementaire provoqué par le gouvernement qui, maitre de l’ordre du jour, priorise ses propres textes notamment sur l’immigration n’entrave pas l’adoption finale de cette loi.
Crise viticole : prévenir ou punir ?
Était discutée ensuite une proposition de loi « visant à instaurer un dispositif de contravention pour prévenir le développement des vignes non cultivées », et plus largement de cultures végétales en friche.
Cette proposition de loi s’inscrit dans la continuité des actions menées par l’État pour lutter contre les maladies de la vigne et particulièrement la flavescence dorée. Bien que cette lutte soit nécessaire, notamment dans des bassins comme le Bordelais comptant plus de 2.000 hectares de vignes en friche, les député·es LFI-NFP trouvent cette mesure insuffisante et potentiellement contre-productive. Selon elleux, la mise en place de sanctions financières ne résoudra pas le problème de fond qui est celui des revenus. Les causes de la crise viticole sont multiples : recrudescence d’événements climatiques intenses, changement de goût des consommateurs, surproduction du fait de la suppression des droits de plantation, perte de trésorerie… etc. Mais tant qu’ils n’auront pas de prix garantis par l’État, les viticulteurs français continueront à s’appauvrir, et avec eux, le développement des vignes en friche se poursuivra. C’est le point de vue qu’a exposé par Sylvain Carrière qui a regretté que cette proposition de loi, adoptée sans aucune étude d’impact, ait limite la discussion à la seule question des maladies infectieuses, faisant fi de toutes les autres causes de la crise viticole.
[VIDEO] Préserver nos vignes, un trésor français !
