Réunion hebdomadaire du collectif Bancs Publics, samedi 7 décembre : l’indignation des opposant·es est croissante comme leur détermination pour se battre contre des travaux « ruineux » et « catastrophiques », avec des « dépassements budgétaires colossaux » et des « dégâts humains et environnementaux irréversibles. »
La gestion du chantier de la SPLBT est toujours dénoncée comme de l’incompétence à l’état brut, pleine d’improvisation et d’inconséquence. « Ils ont démarré sans études de terrain, et aujourd’hui, ils s’enlisent », rappelle Christophe Lalia, président du collectif. Ils nous laissent « une place défigurée, une démocratie méprisée ».
La majorité de François Commeinhes serait-elle complètement perdue, dans une « schizophrénie » organisationnelle, entre deux projets, le parking et la nouvelle salle Brassens ? « ils veulent avancer vite, mais doivent d’abord dégager leur propre chantier. »
L’appel citoyen du collectif Bancs Publics
Après le parking, c’est donc le chantier de la salle Brassens, de l’autre côté de la rue Henri Barbusse, qui est en vue. Son permis de construire vient d’être affiché au public. Alors Christophe Lalia lance « un appel citoyen pour aller consulter les documents en mairie » pour surveiller les impacts environnementaux et les potentielles atteintes aux derniers arbres de la zone, d’autant plus qu’on ne sait toujours pas où se situera la sortie du parking. Aucune action n’est désuète, chaque citoyen·ne peut jouer un rôle crucial capable de façonner l’avenir de sa cité. La mobilisation est la clé de la victoire, pour mettre à jour les études (ou plus souvent les absences d’études), et sortir les dossiers, « nous devons dévoiler cette méthode opaque et continuer à défendre notre ville contre ce saccage organisé », explique Christophe Lalia.
Il est rappelé que la destruction de l’ancienne salle Brassens (qui était située sur le parking des Halles) n’était pas forcement justifiée. Une rénovation était semble-t-il possible car le bâti était bon. La destruction a nécessité l’onéreuse et longue location d’une structure de remplacement située après le parking du Mas Coulet . « Nous payons pour démolir, puis pour louer pendant de longues années, puis pour reconstruire, et tout ça pour légitimer un parking qui n’a aucun sens », constate François, membre du collectif.
Un sol imbibé et des risques pour la sécurité
Entre sols fragilisés et sécurité incertaine, les opposant·es au projet ont écrit, il y a plus de quinze jours au préfet, pour l’alerter sur les problématiques liées à l’eau sur le chantier. « Aucune réponse. Un silence qui en dit long », déplorent les habitant·es de Sète mobilisé·es. Malgré l’intervention de la police de l’eau, les vérifications restent imprécises, sans retour concret. Résultat : une exaspération croissante face à ce qu’ils et elles perçoivent comme une démission des services publics qui leur laissent de plus en plus la responsabilité des contrôles, mais surtout leur coût, celui des experts ou des huissiers…
La construction avance dans des conditions jugées périlleuses. Entre pompages excessifs et affaissements potentiels, les membres du collectif s’inquiètent de la pose imminente d’une grue sur un sol karstique. « Une grue sur un sol imbibé d’eau, c’est un danger potentiel », avertit Christophe Lalia. « Est-ce qu’ils ont pris en compte les cavités du sous-sol ? », questionne-t-il, appelant à une vigilance accrue. Et sur la question du pompage de l’eau, les engagements initiaux de limiter les prélèvements à 30 m³ / heure sont loin d’être respectés. « Ils disaient ne pas dépasser 50 m³, mais nous savons que les volumes réels sont bien plus élevés ».
Le 16 décembre : « Nous sommes vivants ! »
Face à cette situation, l’ensemble des collectifs impliqués annoncent une action d’envergure pour le 16 décembre, à l’occasion du prochain conseil municipal. Une marche populaire est envisagée, sous le slogan évocateur : « Nous sommes vivants ». Les citoyen·nes sont appelé·es à se mobiliser massivement pour dénoncer non seulement les problèmes du chantier, mais aussi les propos agressifs du maire de Sète il y a déjà un an. François Commeinhes avait lâché avec arrogance : « il faut les exterminer ces gens-là ».
“Bancs Publics ou une place à défendre” est le livre que Chantal Delsart a écrit pour conter cette action au long cours et aux multiples rebondissements. Présente ce samedi , l’auteure a offert un moment de lecture, en préfiguration de la présentation qu’elle en fera le 12 décembre à la Nouvelle Librairie Sétoise.
[AUDIO] Lecture de Chantal Delsart :
