Sète Agglopôle Méditerranée : comment anticiper le recul du trait de côte ?

Sète Agglopôle Méditerranée, comment anticiper le recul du trait de côte - Photo - IG PLURIELLE INFO
Sète Agglopôle Méditerranée, comment anticiper le recul du trait de côte - Photo - IG PLURIELLE INFO

« À 100 ans, le front de mer sera situé au niveau de la rive nord des étangs, c’est dire la vulnérabilité de notre territoire« . Plus de 150 citoyennes et citoyens ont participé  samedi au forum de Balaruc le Vieux à la réunion publique organisée par la Sète agglopôle, dans le cadre de la démarche de concertation initiée en janvier 2024 en articulation avec les études techniques et scientifiques sur l’évolution du trait de côté .

Financé dans le cadre de la Stratégie nationale de gestion intégrée du trait de côte (SNGITC), l’objectif de ce travail est de « construire des scénarios d’adaptation du territoire à la montée des eaux ». Logement, activités économiques, paysages : toutes les dimensions du cadre de vie sont concernées. Comment habiter demain un littoral exposé aux submersions marines et à l’érosion côtière ? Quels usages réinventer ? Quels compromis assumer ? Le défi est de taille, mais d’autres s’y confrontent : l’Indonésie n’est-elle pas en train de déplacer sa capitale Djakarta ?

Invincible mer

Loïc Linares, ancien vice-président délégué à la transition écologique et à l’aménagement désormais Président de SAM n’y va pas par quatre chemins : « la priorité, c’est de mettre hors de danger les biens et les personnes ». À terme, on sait déjà que plusieurs centaines de logements sont menacés. Mais il ne faut pas se faire d’illusions : « c’en est fini d’investir des millions pour protéger le littoral. L’agglomération a investi 72 millions ces dernières années pour protéger les lidos de Sète et Frontignan ». En outre, l’État coupe tous les financements visant à cette protection. Il faut se résoudre au constat que ces travaux de digues ou de renforcements des côtes, aussi coûteux et sophistiqués soient-ils, ne font que retarder et déplacer les problèmes. Le changement climatique accéléré par les émissions massives de carbone ces 100 dernières années est irréversible. Il entraîne d’ores et déjà l’élévation du niveau de la mer et des étangs, la salinisation des sols tandis que se succèdent sécheresses et inondations.

Planifier, c’est prévoir l’avenir

Entre refus d’un catastrophisme anxiogène et démobilisateur, et nécessité de partager une prise de conscience, les prévisions à 30 ans et à 100 ans rendent concrète, cartes à l’appui, la base objective des scénarios, même si demeure toujours une incertitude quant à la vitesse de ces immersions et transformations. C’est pourquoi l’agglomération sollicite des partenaires une « rallonge budgétaire » pour affiner les prévisions par paliers.

Les nombreuses interventions ont révélé le vif intérêt des citoyens et plus encore des citoyennes pour les phénomènes en œuvre et les réponses à apporter, d’autant que nombreux·ses d’entre elleux avaient déjà participé aux précédentes rencontres. En plus des phénomènes d’érosion – clairement constatés – et de submersion – plus contestés dans l’assistance- , la salle a aussi évoqué les problèmes de la hausse de température de l’eau et de l’air, de la gestion des réseaux d’assainissement, de la préservation de l’eau douce et de l’avenir de la pêche et de l’ostréiculture.

Il est relevé que l’étude est incomplète puisque n’y figure pas la commune de Marseillan qui ne s’est pas portée volontaire pour y participer. L’absence de représentant de la région est également regrettée compte tenu de la situation du port de Sète au carrefour de ces problématiques. En réunion plénière, nul n’évoque non plus la question épineuse de l’avenir des réseaux ferrés. L’assistance s’est ensuite répartie en trois ateliers dont la longueur n’a hélas pas permis de restitution. Les plans projetés seront mis en ligne sur le site de l’agglomération et une nouvelle phase de concertation va s’ouvrir via un questionnaire largement diffusé dans les communes de l’agglomération.

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