Sablassou : les habitant·es de Castelnau veillent au grain

Sablassou lettre adressée au vice-président à l'urbanisme de la Métropole de Montpellier - Photo - PLURIELLE INFO
Sablassou lettre adressée au vice-président à l'urbanisme de la Métropole de Montpellier - Photo - PLURIELLE INFO

À Castelnau-le-Lez, le projet d’aménagement de la zone Sablassou continue de faire débat. Après un avis défavorable émis par la commission d’enquête publique sur le Plan local d’urbanisme intercommunal (PLUi), plusieurs associations locales montent au créneau.

Dans une lettre adressée le 2 juin 2025 à Stéphane Champay, vice-président à l’urbanisme de Montpellier Méditerranée Métropole, elles réclament le retrait pur et simple de l’Orientation d’aménagement et de programmation (OAP) Sablassou. Et surtout : elles demandent que les engagements pris en conseil soient tenus. Le tout frais vice-président avait déclaré : « nous ne passerons pas en force… »

Une expertise citoyenne construite patiemment

Dans cette lettre, les quatre représentant·es associatifs témoignent d’une mobilisation rigoureuse, documentée et déterminée. Les signataires, Christian Bouchet et Florence Thiolet-Varray (Sablassou Association), Vincent Nourigat (In Pact Occitanie), Marie-Claude Dop (Berges du Lez et Vieux Village), évoquent les conclusions du rapport d’enquête publique : terres agricoles à haute valeur agronomique, risque inondation pour la voie ferrée en contrebas, congestion automobile déjà critique… Les griefs sont nombreux et largement appuyés par les contributions des services de l’État, de la chambre d’agriculture et d’organismes publics.

« Ce n’est pas un rejet idéologique du projet », insistent les associations, mais une mise en garde argumentée : les 9 hectares du site, dont 6 cultivés avec le soutien de la PAC, forment un réservoir de biodiversité et de résilience agricole à préserver. « Trois hectares supplémentaires sont des espaces pâturés ou naturels », soulignent-elles, pointant une artificialisation qui contreviendrait aux engagements climatiques de la Métropole.

Clinique du Parc : une implantation à revoir

La question du déplacement de la clinique du Parc, l’un des motifs avancés pour justifier le projet, est, elle aussi remise à plat. Le rapport d’enquête recommande de rechercher un autre site, plus adapté, sur Castelnau ou ailleurs dans la métropole. Une orientation que les signataires saluent.

Ils rappellent que cette option avait d’ailleurs été esquissée dès octobre 2024 par Stéphane Champay lui-même : « Nous ne passerons pas en force en demandant la DUP au préfet », avait-il alors déclaré lors de son premier conseil métropolitain en tant que vice-président. Il y avait aussi exprimé son souhait de lancer une concertation tripartite avec la commune et la clinique. Une ouverture que les associations prennent aujourd’hui au mot. À suivre donc…

Une parole publique attendue, une vigilance citoyenne affirmée

Derrière cette demande de rendez-vous, c’est bien une forme de vigilance démocratique qui s’exprime. Une vigilance qui s’appuie sur les procédures réglementaires, les expertises des services de l’État, et une lecture attentive des engagements politiques. Les habitant·es ne se contentent plus d’être informé·es : ils et elles agissent, interpellent, surveillent.

La demande : le retrait de l’OAP Sablassou du PLUi, en cohérence avec l’avis défavorable rendu par la commission d’enquête. Elle l’est d’autant plus qu’elle s’inscrit dans un contexte réglementaire exigeant. Le SCOT (Schéma de cohérence territoriale) impose notamment le respect de la séquence « éviter, réduire, compenser » en matière d’impact environnemental. « Les berges du Lez doivent être, elles aussi, préservées », rappellent les signataires.

Une démarche ancrée localement, mais à portée métropolitaine

Ce combat, bien qu’ancré à Castelnau-le-Lez, dépasse les frontières communales. Il interroge le modèle de développement métropolitain, sa cohérence avec les enjeux écologiques, la capacité de ses élu·es à écouter et respecter les procédures démocratiques.

Face à une urbanisation jugée excessive, les collectifs citoyens opposent une vision du territoire plus respectueuse de ses ressources agricoles, de ses écosystèmes, et de ses habitant·es. « L’avis de la commission n’est pas polémique, il est objectif », affirment-ils. Et il mérite, selon eux, une suite à la hauteur des engagements pris publiquement.

À Stéphane Champay de répondre

En interpellant le vice-président Champay, les associations locales font le choix du dialogue. Mais un dialogue franc, exigeant, et fondé sur les faits. La balle est désormais dans le camp de l’élu, qui devra choisir entre continuité politique et rupture de confiance. Un vrai test de cohérence, et de respect de la parole donnée.

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