Quartiers populaires et écologistes : construire des alliances durables

Quartiers populaires et écologistes construire des alliances durables - Photo - Lise Florès
Quartiers populaires et écologistes construire des alliances durables - Photo - Lise Florès

Ce week-end, Montpellier a accueilli la première rencontre nationale entre l’Assemblée des quartiers populaires et les écologistes, un premier rendez-vous que Jean-Louis Roumegas, député et candidat écologiste aux élections municipales à Montpellier accueille avec fierté « parce qu’il faut une société dans laquelle tout le monde a sa place, quelles que soient son origine, sa religion, c’est un modèle de société que les écologistes veulent promouvoir ».

L’assemblée des quartiers populaires regroupe les mouvements de défense des quartiers populaires dans une volonté coordonnée d’enfin peser dans le débat politique. Le rendez-vous, voué à se reproduire chaque année a ainsi rassemblé habitants, militants et responsables politiques autour d’un objectif commun : co-construire des solutions concrètes et passerelles solides entre luttes sociales, combats antiracistes et écologie politique.

Dès l’ouverture des débats, une idée récurrente a émergé : « chaque habitant est le meilleur expert de son quartier, il faut donc partir de la base ». Des pistes concrètes pour transformer cela en acte par exemple, la démocratie locale doit être facilitée par la présence de maisons de quartier dans tous les territoires, afin de donner à chacune et chacun des moyens concrets pour s’impliquer.

Améliorer la qualité de vie

Marine Tondelier, secrétaire nationale d’Europe Écologie Les Verts, a rappelé que « l’objectif de l’écologie, c’est d’améliorer la vie des gens ». Une phrase pour souligner que la transition écologique ne peut rester un discours abstrait, surtout dans les quartiers populaires, où pauvreté, mal bouffe, logements passoires thermiques, bruit, discriminations, chômage et pollutions convergent. « Si l’écologie veut s’adresser à tout le monde, il faut qu’elle s’occupe des premières victimes des crises écologiques, ça ne peut pas être le privilège de quelques-uns », a expliqué Jean Louis Roumegas.

La rencontre a aussi été marquée par des prises de parole sur l’urgence politique. En 2027, la France pourrait devenir, selon Marine Tondelier, « l’un des prochains dominos à tomber à l’extrême droite ». Tarek Kawtari, figure de la défense des quartiers populaires et habitant du quartier montpelliérain du Petit-Bar a rappelé que lors des dernières législatives, les habitants des quartiers populaires ont joué un rôle clé, en particulier dans les grandes villes, contribuant à résister à la progression du RN. « Il ne peut pas y avoir de prochain NFP sans les quartiers populaires », a-t-il lancé.

[VIDEO] Interview de Jean-Louis Roumégas :

Défiance et volonté de changement

Les échanges ont toutefois traduit une grande inquiétude ⁠: « les gens sont encore plus dégoûtés que l’an dernier », alerte Tarek Kawtari. Beaucoup ont regretté que, malgré leur rôle électoral décisif, les quartiers populaires ne se soient pas sentis appelés ou représentés par le Nouveau Front Populaire. D’où cette volonté exprimée avec insistance : « On ne veut plus de cette aristocratie qui tient le pouvoir depuis trop longtemps. »

Les intervenants ont rappelé que l’enjeu n’est pas de créer un nouveau « parti des quartiers », mais de refonder les politiques publiques pour qu’elles tiennent compte des réalités des quartiers, tout en intégrant aussi les enjeux du monde rural et de tous les habitants.

Vers une feuille de route commune

Les trois jours de travail ont été mis en place pour aboutir à une feuille de route concrète et constituer un comité de discussion permanent pour fluidifier l’information et renforcer les liens entre collectifs de quartiers et mouvements écologistes. L’idée reste que chaque groupe local constituant l’assemblée des quartiers populaires puisse ensuite décider de ses actions, notamment en vue des prochaines échéances électorales.

La question de l’entraide et de la solidarité a également infusé lors des échanges. Certains ont rappelé l’importance de liens solides avec des élus au niveau national pour soutenir les luttes locales et ne pas se limiter à un rendez-vous annuel, comme c’est parfois le cas lors des universités d’été.

Prochaine étape : Perpignan

Pour prolonger cette dynamique notamment en soutenant la lutte contre l’extrême droite, un forum des assemblées populaires sera organisé à Perpignan en décembre, une ville marquée par la présence du Rassemblement national. Ce rendez-vous est présenté comme une étape importante pour consolider les résistances locales et élargir l’alliance entre politiques ecologistes et quartiers populaires.

Sophie Binet Secrétaire Générale de la CGT - Photo - JP Vallespir

Sophie Binet dénonce la “stratégie de la peur” du gouvernement avant le 10 septembre

Montpellier mobilisation le 5 juin 2025 - Photo - Lise Florès

Montpellier : Belle mobilisation, la CGT célèbre une victoire symbolique contre la réforme des retraites

François Commeinhes un plaidoyer vidéo peu convainquant - Photo - FC Screen video

Détournement de fonds : le maire de Sète fixé sur son avenir judiciaire et politique

Share via
Copy link