Métropole de Montpellier, la nouvelle enquête publique sur le Plan Local d’Urbanisme intercommunal (PLUi) qui s’ouvre ce mercredi pose des questions sur le respect des citoyens. Richard Corvaisier, conseiller municipal d’opposition Les Écologistes à Castelnau-le-Lez, n’a pas mâché ses mots ce 28 janvier, en qualifiant cette démarche de « mascarade démocratique ».
Avec plus de 25 000 habitants, Castelnau-le-Lez est la deuxième ville de la Métropole de Montpellier. Aujourd’hui, on pourrait presque parler de condescendance, voire d’arrogance de la part de cette métropole qui a décidé qu’aucun point de rencontre avec un commissaire enquêteur ne se ferait sur cette commune. « Le PLUi, ce sont les choix en matière d’urbanisme pour les 20 à 30 années qui viennent. Les Castelnauviens ont le droit de s’exprimer dans de bonnes conditions », alerte l’élu écologiste, appelant à une révision immédiate du processus.
« Les enjeux sur les questions d’urbanisme sont énormes » Richard Corvaisier
« Comment voulez-vous que l’on puisse accepter qu’une ville comme Castelnau-le-Lez n’ait ni registre ni réunion de la commission d’enquête ? C’est totalement hallucinant, alors que les enjeux sur les questions d’urbanisme sont énormes, » souligne Richard Corvaisier. À croire que Michaël Delafosse, président du conseil de la métropole, n’a pas entendu l’appel de Julien Miro, conseiller d’opposition à Castelnau, le 8 octobre 2024 : « Monsieur le président, aidez-nous ! Aidez-nous en vue de la seconde phase du PLUi ! Aidez-nous à faire respecter la volonté des habitants ! » Pour rappel, l’amendement de Mathilde Borne aussi conseillère d’opposition à Castelnau voulait sauver les terres de Sablassou de ce PLUi. Il a été rejeté, alors qu’il défendait l’abandon de l’OAP (Orientation d’Aménagement et de Programmation) de Sablassou pour rester à l’équilibre face à l’évolution climatique du territoire.
8 octobre 2024. Aucun maire des 31 communes n’avait voté contre ce projet de PLUi dit Climat et le conseil de la Métropole n’était donc pas contraint de revoir sa copie. Reste le temps de l’enquête publique. Et Michaël Delafosse affirmait à cette occasion « entrer dans une nouvelle étape » et que « d’autres personnes allaient pouvoir contribuer », confirmant que « ce document-là n’est pas totalement figé puisque la concertation réglementaire s’ouvre. »
Mais la réalité, c’est que « tout est fait pour que les gens s’expriment le moins possible ». À Castelnau, aucun commissaire enquêteur n’étant prévu sur place, les habitants doivent se déplacer à Clapiers ou écrire en ligne. Pour Richard Corvaiser, ces choix ne sont pas anodins : « rien n’obligeait à réduire à ce point-là le nombre de séquences de présence de la commission d’enquête. C’est clairement un choix de la métropole. » Dès l’ouverture, il prévoit d’agir : « je vais adresser une contribution à travers le registre dématérialisé pour demander qu’ils modifient les modalités d’exécution de cette enquête publique. » L’élu d’opposition réclame une prolongation de 15 jours et davantage de créneaux pour que « la population puisse vraiment rencontrer les commissaires enquêteurs ».
Castelnau, « un simple quartier de Montpellier »
Ce manque de dialogue, selon Richard Corvaisier, favorise les intérêts des promoteurs immobiliers au détriment de ceux des habitants. L’élu écologiste déplore la transformation progressive de Castelnau-le-Lez, qui, selon lui, devient « un simple quartier de Montpellier ». Cette urbanisation rapide serait, d’après ses déclarations, orchestrée avec la complicité de Frédéric Lafforgue, maire de Castelnau-le-Lez, et la Métropole de Montpellier. Les écologistes dénoncent une stratégie de bétonisation, qui s’accompagne d’un éloignement systématique des citoyen·nes des processus décisionnels, malgré l’impact direct sur leur cadre de vie.
Un problème national
La problématique soulevée à Castelnau-le-Lez et dans la métropole n’est pas un cas isolé. La défiance envers les enquêtes publiques et les décisions autour de l’urbanisme semble se généraliser. Les Castelnauvien·nes suivront certainement avec attention l’évolution de cette enquête publique sur le PLUi. Si les revendications de Richard Corvaisier trouvent un écho, elles pourraient ouvrir la voie à une révision des processus participatifs dans la Métropole de Montpellier.
Pour l’heure l’enquête publique se déroule sur 31 jours consécutifs, du 29/01/2025 à 9h00 au 28/02/2025 à 17h00. Voir les détails ici.
