Municipales 2026 : Manu Reynaud lance un « jeu d’idées », pour mieux rejouer la carte Delafosse

Écologistes pour Montpellier Le Jeu - Photo - Jean-Philippe Vallespir
Écologistes pour Montpellier Le Jeu - Photo - Jean-Philippe Vallespir

Le 15 mars 2026 arrive à grands pas, Manu Reynaud et son équipe dévoilent un dispositif de campagne « ludique et interactif ». Derrière l’outil, la team Reynaud veut ancrer la campagne sur le fond, « pousser à l’union à gauche », et défendre les marqueurs de la majorité sortante.

En conférence de presse Les écologistes pour Montpellier, ce 4 novembre 2025 annonce le volume 1 d’un « jeu de cartes des idées », organisé en « sept familles » thématiques destinées à animer des échanges dans l’espace public comme dans les foyers montpelliérains. Exemples de cartes: « créer une académie du climat » ; faire  des « lâchers de moustiques stériles et prévention de l’eau stagnante » ou encore « permettre la célébration de mariages civils en extérieur » et il y en a 56 comme cela. Une « huitième famille » satirique vise la droite et cible notamment Isabelle Perrein et d’anciens « projets pro-voiture en centre-ville ». L’équipe annonce déjà un volume 2 et potentiellement un 3. Peut-être avec une neuvième famille ?  Sans besoin d’être satirique, on peut penser à celle des socialistes de Michaël Delafosse avec, on suppose, des cartes comme : « l’incinérateur CSR en centre-ville », ou « 4 boulevards, vive les moteurs à explosion », ou encore la carte spéciale : « fais comme Benalla, déguise ta police municipale en CRS sur la Comédie quand il y a des manifs. »

Le positionnement politique, qui ne dit pas son nom, fait la campagne du bilan de la majorité 2020-2026. Campagne qui veut « parler projet et démocratie », sans trop polémiquer puisque la 9e famille n’est pas encore éditée.

De Manu Reynaud, en passant par Marie Massart, Fatma Nakib , et Stéphane Jouault, tous·tes se disent « fiers » des transformations de l’espace public : piétonnisation, part modale vélo/piétons, réaménagements. Et officiellement iels appellent à un « grand rassemblement de la gauche et des écologistes », enfin, jusqu’au 26 février 2026 à 18 h (date limite de dépôt des listes). Ce jour à 18h, iels auront déjà choisi leur rassemblement. Secret de polichinelle, iels annonceront leur position dans la liste du maire sortant de Montpellier. Manu Reynaud l’exprime ainsi, ce mardi au Café Riche en conférence de presse : « si Michaël Delafosse était candidat en janvier, oui nous travaillerons… excusez-moi je reformule, nous avons la volonté de travailler dans le cadre d’une grande liste de la gauche et des écologistes, s’il est candidat. » Évidence, d’autant que ce 2e adjoint au maire de Montpellier, délégué à la ville apaisée, respirable et numérique a été exclu du parti Les Écologistes EELV, mais semble garder en lui, un déni de réalité : « j’en profite pour le dire, nous considérons que nous représentons la majorité des militants EELV […] quoi qu’il en soit, nous représentons un collectif qui est la majorité des militants. » Manu Reynaud ne se contente pas de cette affirmation, il met explicitement en doute la pratique démocratique interne du parti qui l’a exclu : « côté démocratie, il faut être clair, je doute que leurs pratiques internes puissent en quelque sorte préfigurer une quelconque politique publique. »

Mais pour l’heure iels s’engagent à rassembler. Qui croit à cet élan unitaire ? Pas grand monde… Mais pour le public, l’efficacité de la démarche est de faire le SAV (service après vente) de Michaël Delafosse, de stigmatiser les oppositions comme irresponsables, et de lui permettre de rentrer le plus tard possible dans la campagne afin de minimiser les affrontements d’idées, si possible réduits à un jeu de cartes.

Le 26 février reste la date clé pour comprendre les questions de finances, de droit électoral, et les dépenses engagées par Les Écologistes pour Montpellier, groupe politique appartenant à la majorité socialiste de Michaël Delafosse. En effet, depuis le 1er septembre, toutes dépenses concourant à l’obtention des suffrages sont imputables aux comptes de campagne. Interrogée, l’équipe confirme qu’elle n’a pas de mandataire financier, on peut donc subodorer qu’il n’y aura pas de liste dite « Les Écologistes pour Montpellier avec Manu Reynaud », car sans mandataire financier, pas d’appel aux dons ni aux prêts.

Mais alors, la team Reynaud est-elle indubitablement en campagne au service des socialistes sortants ? Comment ça marche ? Explications de l’intéressé : « ce sont des dépenses qui sont faites chez un imprimeur. On fait des bons de commande avec des factures qui sont payées à une échéance de 60 ou 90 jours, peu importe, donc ce sont des dépenses d’imputation… » Bref, si la team Reynaud est la mariée du socialiste Delafosse, c’est une mariée sans dote … mais avec une dette. Bandeaux, flyers, tracts, site, vidéos, photos, mange-debout avec habillage floqué aux couleurs de L’écologie pour Montpellier, stands, cartes sont présentés comme « imputables » à un compte de campagne, car concourant à l’obtention des suffrages depuis le 1er septembre. Le montant évoqué serait entre « quelques centaines d’euros » par poste et « quelques milliers au total » sans plus de précisions.

Au fond, la manœuvre est habile. Sous couvert de « rassemblement », Manu Reynaud et son équipe rejouent une partition déjà connue : celle d’une écologie d’accompagnement, intégrée à la mécanique socialiste sans en troubler la ligne. Le « jeu d’idées » ne sert pas à ouvrir le débat, mais à occuper l’espace symbolique de la campagne, à légitimer une future fusion déjà anticipée, et à maintenir la fiction d’une dynamique autonome. Derrière les cartes, la stratégie peut se lire ainsi : neutraliser toute alternative écologiste de gauche et reconduire le maire sortant dans son cube bleu de la Place Georges Frêche. Dans cette tactique Reynaud, on pourrait presque parler d’une « écologie Potemkine », en référence au ministre russe et son « village Potemkine » sauf qu’ici, le décor de la concertation masque la volonté de continuité du pouvoir socialiste.

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