Samedi 22 mars, plus d’une centaine de rassemblements ont été organisés partout en France au lendemain de la journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale.
Des rassemblements qui, comme chaque année, sont là pour faire s’élever les voix contre l’extrême droite et l’augmentation des actes racistes en France. Plus de 3000 manifestants étaient présents à Montpellier, sous le vent et une pluie parfois intense. Le cortège était ouvert par les manifestants des luttes pour la Kanaky et la Palestine. « Les fascistes et les racistes, on n’en veut pas, » scandaient associations, syndicats et partis politiques.
La riposte populaire face à l’extrême droite
« Né.e.s d’ici ou venu.e.s d’ailleurs. » Le mot d’ordre était limpide :« gagnons l’égalité en droits et en faits ». Regroupés à 14h devant les portes du Peyrou, les manifestants ont défilé sans heurts pendant près de deux heures jusqu’à la place de la comédie. Rien n’a endigué leur détermination. La banderole du collectif Solidarités Kanaky exigeait la libération du président du FLNKS et des prisonniers politiques kanaks. Tout aussi revendicatifs, les collectifs et les militants de l’AFPS 34, du MRAP, de la LDH, ou de la CIMADE lui emboitaient le pas. La suite du cortège comprenait les organisations syndicales FSU, SJTV, CGT, Solidaires, SCUM et les impressionnants cortèges de la France insoumise et du Parti communiste, cortèges parmi lesquels se trouvaient les députés de l’Hérault Sylvain Carrière et Nathalie Oziol.
La riposte populaire face à l’extrême droite, et pour l’unité du peuple et l’égalité entre les êtres humains a été marquée par sa réussite dans l’Hérault où des mobilisations avaient aussi lieu à Sète en matinée. Étant parvenue à regrouper les organisations politiques et syndicales de la gauche ainsi que les divers collectifs migrants et sans papiers, la mobilisation a surtout réussi le pari de mobiliser des milliers de personnes de tous âges et de tous les milieux qui ont exprimé leur rejet de la politique réactionnaire du gouvernement et la dégradation du climat politique et social tant en France qu’à l’international.
Cette journée s’est faite dans un contexte politique particulièrement alarmant : entre les répressions en Kanaky-Nouvelle-Calédonie, les nominations des sulfureux ministres Darmanin et Retailleau, la rupture de la trêve en Palestine, les attaques des libertés académiques aux USA et l’augmentation conséquente des délits et crimes à caractère racistes pour l’année 2024.
« Restons uni·es et mobilisé·es »
« Bruno Retailleau et Gérald Darmanin portent les idées d’extrême droite, ils les diffusent… et cette parole se libère de plus en plus. Ces idées gangrènent notre société… Restons uni·es et mobilisé·es, » déclare le député LFI de l’Hérault Sylvain Carrière à Montpellier lors de cette mobilisation.
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La complicité des médias
En direct sur BFMTV Thomas Portes dénonce le tapis rouge déroulé à l’extrême droite avec la complicité des médias, et le député insoumis questionne : « Combien de plateaux télé pour dénoncer le meurtre de Djamel, assassiné devant sa fille, par un militant d’extrême droite?… Combien de plateaux sur le député RN du Var, Frédéric Boccaletti, ancien propriétaire d’une librairie antisémite et nazie ? Aucun ! »
🔴 En direct depuis la manifestation du #22mars, Thomas Portes dénonce le tapis rouge déroulé à l’extrême droite et la complicité des médias
« Combien de plateaux télé pour dénoncer le meurtre de Djamel, assassiné devant sa fille, par un militant d’extrême droite ?
Combien de… pic.twitter.com/AmhuVXvJMY
— L’insoumission (@L_insoumission) March 22, 2025
Énormément de monde dans les rues de France, « les gens sont conscients des offensives racistes de la galaxie Bolloré, de Darmanin et de Retailleau » déclare à Lille Ugo Bernalicis, député LFI du Nord au micro de l’Insoumission. Né·es ici ou venu·es d’ailleurs iels étaient tou·tes uni·es contre le racisme, une large foule a défilé partout en France.
Il est à noter que les 8 principaux syndicats français ont lancé une campagne contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie au travail. Présentée vendredi 21 mars, cette initiative veut absolument sensibiliser les salariés à leurs droits et aux mécanismes de discrimination. À suivre donc : affiches et tracts seront diffusés dans les entreprises et services publics. Pour plusieurs organisations syndicales, dont la CFDT et la CGT, ce combat dépasse le cadre professionnel et constitue une réponse à la montée des idées d’extrême droite, après la progression du Rassemblement National aux dernières législatives.
