Montpellier : François-Xavier Lauch, le préfet de « l’hypercentre »

Préfecture de Montpellier - Photo PLURIELLE.INFO
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Le bras de fer entre la préfecture de l’Hérault et les défenseurs des libertés publiques a pris un nouveau tournant ce 2 octobre.

Le tribunal administratif de Montpellier a suspendu une partie de l’arrêté du préfet François-Xavier Lauch, qui imposait que seules les personnes syndiquées ou sympathisantes puissent participer à la manifestation intersyndicale.

La décision du tribunal administratif apparaît comme un rappel simple et logique : en démocratie, c’est la loi qui fixe les limites de la contestation, pas l’administration.

[VIDEO] Interview de Sophie Mazas, avocate au barreau de Montpellier :

La mesure du préfet avait été rapidement contestée par les organisations et par la Ligue des droits de l’Homme. Pour Sophie Mazas, avocate au barreau de Montpellier et membre de la LDH, le tribunal a rappelé un principe fondamental : « on ne peut pas imposer aux syndicats de n’avoir que leurs propres membres dans une manifestation. Le but d’une manifestation, c’est d’agréger des personnes qui veulent rejoindre une lutte. Le préfet voulait trier selon les opinions syndicales ou politiques, ce qui est totalement interdit ».

Le représentant de l’État justifiait pourtant sa décision par la nécessité d’écarter des éléments violents, qu’ils soient issus des blacks blocs ou de l’extrême droite. « Mais pour cela, il existe le droit pénal », souligne Sophie Mazas. L’avocate rappelle que le 18 septembre, des militants d’extrême droite avaient commis des violences « parfois devant les forces de l’ordre, sans que celles-ci n’interviennent ». Selon elle, la priorité devrait être de faire appliquer le droit commun, pas de restreindre les libertés collectives.

Dans un communiqué, François-Xavier Lauch semble ne pas comprendre et dit « prendre acte » de la décision, tout en regrettant qu’on lui retire un « moyen de prévention » : « l’essentiel me semble sauvegardé, la possibilité de protéger l’hypercentre de Montpellier. Je regrette que les mêmes qui critiquent mon inaction contre l’extrême droite me privent aujourd’hui d’un outil ». Bref ! Au-delà de la joute juridique, cet épisode révèle une tension croissante entre la volonté de sécuriser l’espace public et le respect des droits fondamentaux.

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