Montpellier : faire du Coteau de Malbosc une zone naturelle

C’est un enjeu écologique et citoyen prioritaire. Le collectif de défense du Coteau, comme les élu·e·s d’opposition, souhaitent faire de ce site un symbole d’une ville engagée pour son avenir, en le classant en zone naturelle dans le PLUi-C. « Le Coteau de Malbosc est une richesse inestimable pour Montpellier », explique Pierre Deltour.

[VIDEO] Explications avec Pierre Deltour et Anne-Marie Oudrer, membres du collectif de défense du Coteau de Malbosc :

Vigilance politique et citoyenne

Au nord-ouest de la ville, le Coteau de Malbosc s’étend sur plusieurs dizaines d’hectares. Il est l’un des derniers grands espaces naturels de Montpellier. Alors que la Métropole finalise son Plan local d’urbanisme intercommunal-Climat (PLUi-C), ce site devient le symbole de la vigilance politique et citoyenne, qui se doit d’être constante à l’heure de l’effondrement climatique. En jeu : son classement en zone naturelle (N) pour préserver son caractère écologique, face à des projets d’aménagement toujours plus insidieux.

Ce dimanche 8 décembre 2024, le temps était à la plantation d’arbustes et de noyaux. Étonnamment, les écologistes de Michaël Delafosse, comme Marie Massart ou Stéphane Jouault, étaient présent·e·s. Ceux-là mêmes qui avaient inauguré en septembre dernier un « Grand parc du Coteau de Malbosc ». Comprendra qui pourra cette subtilité politique de l’hypnose ou du « en même temps », alors que cette notion de parc est au cœur de toutes les inquiétudes qui devraient largement s’exprimer dans la prochaine enquête publique.

Tweet de Manu Reynaud, adjoint de Michaël Delafosse sur le Grand parc du Coteau - Screen - X
Tweet de Manu Reynaud, adjoint de Michaël Delafosse sur le Grand parc du Coteau – Screen – X

Si une partie du Coteau de Malbosc était destinée à la construction d’un millier de logements dans le cadre d’une zone d’aménagement concerté (ZAC), ce projet a finalement été abandonné grâce à la mobilisation des citoyen·ne·s et des associations locales. Toutefois, le projet de PLUi-C, arrêté récemment par la Métropole, prévoit de transformer le principal secteur du Coteau en un « parc Henri Lagattu », tout en classant l’ensemble de la zone en secteur « à urbaniser » (AU). Aussi, un versant du Coteau accueillerait environ 200 logements. Bref ! Du macadam et de la pelleteuse semblent bien être la réalité de demain.

En effet, le classement AU reste problématique. Ce statut permet la réalisation d’équipements divers ; même les communistes de Michaël Delafosse, comme Hervé Martin, y verraient bien des gymnases. La construction de bâtiments et donc d’infrastructures souterraines pourrait ainsi fragmenter cet espace naturel et l’artificialiser progressivement.

Enquête publique en 2025, une participation massive à prévoir

La prochaine étape de la procédure sera l’enquête publique, prévue au premier trimestre 2025. Occasion pour tous les Montpelliérain·e·s, les associations et les expert·e·s de faire entendre leurs voix et de demander de classer le Coteau en zone naturelle. « C’est vraiment un espace de respiration pour les habitant·e·s du territoire, que ce soit les habitant·e·s de Malbosc, de La Paillade ou des Cévennes », explique Coralie Mantion, écologiste, conseillère municipale et de métropole opposée au maire de Montpellier. Alors cette journée de plantation d’arbres fruitiers est un acte politique : « on n’est pas à l’abri que cet espace-là soit bétonné… c’est pour cela que ce geste de planter, il est là pour dire non, il faut préserver cet espace-là, ne venez pas bétonner ! »

[VIDEO] Interview avec Coralie Mantion, Les Écologistes, conseillère municipale et métropolitaine de Montpellier :

Le Coteau de Malbosc, un écrin à préserver

Lors de cette action citoyenne sur le Coteau de Malbosc, Nathalie Oziol a rappelé l’importance de ce « précieux espace vert au milieu des habitations », un « écrin de fraîcheur » vital pour l’équilibre urbain. Aujourd’hui comme demain, « il s’agit de planter, pas de bétonner », prévient la députée insoumise du Nouveau Front Populaire. Et concernant la pétition pour classer cette zone en espace naturel pour protéger la biodiversité, limiter les inondations et lutter contre l’artificialisation des sols, « il faut la signer, je l’ai fait et j’invite tout le monde à en faire autant », a lancé Nathalie Oziol.

[VIDEO] Interview avec Nathalie Oziol, députée LFI/NFP de l’Hérault :

Une pétition pour sanctuariser le Coteau en zone naturelle continue de circuler. Les signataires appellent les élu·e·s qui dirigent la Métropole à prendre des décisions courageuses et visionnaires face aux défis climatiques.

Des centaines d’arbres plantés, la magie de la Nature !

Ce deuxième dimanche de décembre, plusieurs centaines d’arbres ont été plantés, mode d’emploi avec Alain Del Vecchio, coordinateur du réseau Les Semeurs de Jardins. Ce spécialiste partage ses astuces pour une plantation réussie d’arbres fruitiers : « C’est très simple : faites un trou et mettez l’arbre dedans », plaisante-t-il avant de souligner une règle essentielle : privilégier de jeunes semis. « Plus l’arbre est petit, plus il s’adapte facilement, car sa racine pivot ira chercher l’eau en profondeur. »

Dans cet espace sans irrigation, la stratégie est de planter des noyaux robustes et autonomes face aux conditions difficiles. « Au moins 50 % des arbres plantés survivront la première année et vont s’adapter au climat, au sol et à l’eau disponible », assure-t-il. Quant aux résultats ? « Dès le printemps, on pourra observer les premières pousses, et en quelques mois, certains arbres atteindront jusqu’à 1,50 m sans arrosage », conclut-il.

[VIDEO] Interview Alain Del Vecchio, coordinateur du réseau Les Semeurs de Jardins :

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