Électrique, c’est ainsi que l’on pourrait définir le climat politique, alors que le pays se prépare à une nouvelle vague de manifestations ce samedi 7 septembre. La situation actuelle est qualifiée de « coup de force » par le NFP et les oppositions, exacerbés par la nomination très controversée de Michel Barnier à Matignon.
Face à cette crise institutionnelle, la contestation prend de l’ampleur, portée par une pétition en ligne et des appels à la mobilisation dans plus de 150 villes. 50 jours que la France a été plongée dans l’incertitude avec une ambiance décrite comme un hold-up de la démocratie. Emmanuel Macron, malgré la victoire du Nouveau Front Populaire a refusé de nommer Lucie Castets, présentée par le NFP pour le poste de Première ministre, et se laisse imposer un Michel Barnier validé par le clan Le Pen.
Cette posture ou imposture présidentielle a déclenché une vague d’indignation et de colère, les militants et sympathisants de gauche dénonçant une atteinte grave à la démocratie. Plus de 264 000 personnes ont déjà signé la pétition sur le site macron-destitution.fr
Barnier à Matignon : la nomination qui attise la colère.
La situation s’amplifie depuis la nomination surprise au poste de Premier ministre de Michel Barnier , réactionnaire notoire et rétrograde qui arpente les cercles du pouvoir depuis 50 ans. Plusieurs fois ministres et deux fois commissaire européen, il a officié sous Pompidou, Chirac et Sarkozy. Il est membre d’un parti qui a réalisé 4,8% aux dernières présidentielles.
Co-organisatrice des manifestations du 7 septembre, L’Union syndicale lycéenne, par la voix de son président Manès Nadel, a réagi avec force : « La jeunesse doit mettre la pression populaire pour faire tomber le gouvernement Barnier, illégitime ». Sur les réseaux sociaux, les appels à manifester se multiplient.
Le programme des manifestations, initialement prévu pour dénoncer le refus de Macron de reconnaître la victoire du Nouveau Front populaire, s’est donc enrichi d’une contestation contre la nomination de Barnier, perçue comme une tentative de maintenir un gouvernement « en décalage total avec la volonté populaire » et une affirmation de son alliance avec le RN pour empêcher la gauche arrivée en tête de mettre en oeuvre son programme.
« Ce samedi 7 septembre, aux côtés des organisations de jeunesse, j’en appelle à la mobilisation la plus puissante que possible » déclare Jean-Luc Mélenchon
Ce samedi 7 septembre, aux côtés des organisations de jeunesse, j’en appelle à la mobilisation la plus puissante que possible.
Rassemblons-nous pour le respect de la démocratie et pour la dignité personnelle de chacun.
Le peuple est le seul souverain. Vive la République. pic.twitter.com/O8IxpAHAZ3
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) September 5, 2024
Le PS reste à la maison
Si la gauche, notamment incarnée par La France insoumise, Génération.s, le NPA, les écologistes, suivis plus mollement par le PCF , est en première ligne dans cette mobilisation, le Parti socialiste (PS) a, quant à lui, adopté une position encore plus ambivalente. Officiellement, le PS n’a pas appelé à manifester ce samedi 7 septembre, bien que certaines de ses sections locales aient prévu de rejoindre les cortèges. Cette absence illustre les divisions internes du parti face à la stratégie d’opposition à Emmanuel Macron et à l’épineuse question de la destitution.
La mobilisation de ce samedi pose une question fondamentale : jusqu’où le président est-il prêt à aller pour maintenir son pouvoir face à une majorité parlementaire et une rue qui lui sont de plus en plus hostiles ?
Samedi 7 septembre devrait pouvoir marquer un tournant dans la vie politique des Français qui veulent défendre leur démocratie
Les rendez-vous #7septembre sur le territoire
• Mende, 11h, Place du foirail
• Béziers, 11h, Devant la Sous-Préfecture
• Bédarieux, 11h, Sur les marches de la Mairie
• Nîmes, 12h, Devant la Préfecture
• Perpignan, 14h, Devant la Préfecture
• Montpellier, 18h, Devant la Préfecture