Rencontre à Lunel avec Lucie Lecauche, Miss Belle et en Forme Languedoc-Roussillon, une femme rayonnante, fière d’habiter sa ville et déterminée à porter haut ses couleurs.
Joyeuse et engagée, Lucie délivre un message fort à destination des jeunes filles : « soyez fières de vos corps, n’ayez pas honte. » Son parcours l’a amenée à développer une véritable assurance, et aujourd’hui, elle veut représenter « les femmes avec des rondeurs, les soutenir dans leur faiblesse par moments » et partager sa force avec toutes les femmes pour « porter un message d’émancipation. »
Le mal-être et l’insatisfaction
Son témoignage prend une résonance particulière dans une société où l’image corporelle est au cœur des préoccupations des adolescentes. Selon une étude conduite par les équipes de recherche des universités de Waterloo et de Laval, plus de la moitié des jeunes de 10 à 17 ans se déclarent insatisfaits de leur corps, un phénomène accru par le temps passé sur les réseaux sociaux, où la comparaison à des images idéalisées creuse le mal-être et l’insatisfaction, notamment chez les filles.
Selon les philosophes féministes Andrea Dworkin et Catharine MacKinnon, le corps féminin devient commodité dans un système patriarcal, et il renforce les stéréotypes et hiérarchies de genre. Et cela a un impact majeur sur la représentation que les femmes se font de leur corps. Des idéaux corporels dictés par le regard masculin sont ainsi imposés aux femmes, dont le corps est réduit à un objet sexuel, les encourageant à s’évaluer selon des normes externes et conditionnant nombre d’entre elles à se juger et à chercher à plaire, aux dépens de leur individualité.
Trop grosse, trop maigre, ça ne va jamais
Trop grosse, trop maigre, ça ne va jamais. Rappelons la toute récente polémique autour de la maigreur supposée de mauvais exemple pour la jeunesse de la vainqueure du tour de France femme Pauline Ferrand Prévôt ! WomenSports (5 août 2025) relate le débat engagé après l’alerte de Cédrine Kerbaol dans L’Humanité sur le risque de maigreur extrême dans le peloton féminin.
Cette pression sociale tous azimuts peut générer une faible estime de soi, parfois des comportements à risque, et amener certaines à vouloir « corriger » leur corps. Des groupes d’experts, notamment en Suisse et au Québec, insistent sur le fait qu’une image corporelle positive reste un vecteur essentiel d’estime de soi. Ils recommandent des actions concrètes : éducation aux médias, valorisation de la diversité corporelle, sessions en milieu scolaire ou sportif, afin. De renforcer la capacité critique face aux idéaux normatifs. C’est exactement le combat mené par Lucie Lecauche, qui souhaite que chacune « arrive à la même fierté » qu’elle, loin des diktats souvent inaccessibles des médias et de la société.
Le 15 août, le public pourra voter en ligne pour élire Miss Belle et en Forme Languedoc-Roussillon à l’échelle nationale. Lucie, ambassadrice de la diversité des corps et de l’estime de soi, recherche des soutiens pour démultiplier ses chances de victoire lors de la finale Miss Belle en Forme France le 8 novembre, à Proville (Nord).
