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CGT de l’Hérault, « quand on se mobilise, on gagne » Serge Ragazzacci

Cérémonie des vœux 2025 Discours de Serge Ragazzacci secrétaire général CGT Hérault - Photo - JP Vallespir
Cérémonie des vœux 2025 Discours de Serge Ragazzacci secrétaire général CGT Hérault - Photo - JP Vallespir

La CGT de l’Hérault a ouvert l’année avec un discours mobilisateur prononcé par Serge Ragazzacci, son secrétaire général, lors des vœux traditionnels, ce 10 janvier 2025. Avec une énergie empreinte de combativité et de solidarité, plusieurs priorités ont été citées pour l’année à venir : défense des services publics, mobilisation pour l’emploi et les retraites, et lutte contre l’extrême droite.

Serge Ragazzacci n’a pas manqué de railler l’annulation des cérémonies de vœux dans l’Hérault, qu’il qualifie d’exemple criant « d’hypocrisie » et « d’erreur politique ». « On annule les vœux, mais on laisse filer des milliards vers le capital », a-t-il lancé. Le préfet François Xavier Lauch, le président du département Kléber Mesquida et les maires de Montpellier Michaël Delafosse et Béziers Robert Ménard, tous unis dans cette décision, n’ont pas échappé à ses critiques acerbes. Pour Serge Ragazzacci, cette justification de « situation préoccupante et instable » masque une réalité bien différente : des finances publiques dilapidées au profit des grandes entreprises du CAC 40, tandis que les services publics sont asphyxiés. Le responsable syndical refuse de céder à cette « hypocrisie », il a alerté sur cette volonté constante de « nous faire croire que nos services publics coûteraient trop cher, qu’on aurait trop dépensé dans nos services publics et que donc aujourd’hui les caisses seraient vides. » Et il a réaffirmé ainsi la vocation de la CGT à porter la voix des travailleurs face à ces dérobades politiques.

« Quand on se mobilise, on gagne ».

Le discours de Serge Ragazzacci a offert une salutation appuyée à la FSU, partenaire fidèle dans les combats syndicaux. Une partie essentielle du message a été consacrée à la situation alarmante des urgences au CHU de Montpellier. Alors que des agents et des médecins ont déclenché un droit d’alerte, Serge Ragazzacci a dénoncé les carences du service public hospitalier face à l’inertie du secteur privé lucratif. Une mobilisation pour les urgences est prévue ce mardi 14 janvier à 9h pour exiger des mesures concrètes.

Dans la même veine, les cheminot·es de Béziers, par leur grève, ont récemment obtenu des avancées significatives pour l’emploi, démontrant que « quand on se mobilise, on gagne ». À Clermont-l’Hérault, les postier·es en grève depuis le 31 décembre ont également obtenu des contrats en CDI et de meilleures conditions de travail.

Occasion de rappeler la mobilisation pour dénoncer les politiques de gestion qui mettent en péril les conditions de travail et l’avenir de l’action sociale. Mobilisation programmée le 16 janvier à 12h au Conseil départemental, avant de se diriger au Corum à Montpellier, où se tiendra une réunion des représentants de l’Unapei et des employeurs du secteur social.

Les retraites et l’emploi

« 300 000 suppressions d’emploi sans que l’État ne bouge une oreille », dans son discours, Serge Ragazzacci ne s’est pas privé de vivement critiqué le gouvernement Bayrou, accusé de détourner l’attention des véritables préoccupations des Français. Selon lui, l’exécutif tente de « plomber l’actualité » en focalisant le débat public sur des thèmes comme l’insécurité et l’immigration, au détriment des vrais enjeux sociaux. Emploi, salaires, sécurité sociale et retraites sont les problématiques qui touchent directement « le quotidien des gens » et méritent « une attention prioritaire. » 

La CGT reste déterminée à obtenir le retrait de la réforme des retraites, jugée « injuste et rétrograde ». Serge Ragazzacci a rappelé que cette réforme revient à allonger la durée de travail pour des pensions réduites, aggravant les inégalités, il a expliqué que « le retrait définitif de cette loi est à portée de mobilisation … » La lutte pour les retraites sera un axe central du prochain congrès départemental en mai, en écho aux valeurs historiques de la CGT, qui fête cette année ses 130 ans.

La montée de l’extrême droite

Le secrétaire général de la CGT Hérault a consacré une partie de son discours à dénoncer avec force la montée de l’extrême droite, qu’il considère comme une menace directe pour la démocratie et les droits sociaux. Il a mis en garde contre l’installation progressive de ces idées dans le paysage politique et social, alimentée par le désespoir et la précarité grandissante des travailleurs. « Si on laisse installer le désespoir dans le pays, alors ce sont les idées d’extrême droite qui avancent », a-t-il affirmé, en soulignant que la lutte contre cette menace passe par une réponse sociale forte. Un débat est prévu le 3 avril, en amont du congrès départemental qui aura lieu le 15 et 16 mai 2025.

Mayotte, une collecte de fonds

Serge Ragazzacci a également tenu à rappeler la situation critique à Mayotte, département français souvent oublié des priorités nationales. L’accès à des besoins fondamentaux tels que l’eau et l’électricité reste un défi majeur. La CGT, par le biais de son réseau, a lancé une collecte de fonds pour venir en aide aux Mahorais·es, témoignant de sa solidarité avec les populations actuellement en souffrance. Pour ce syndicat, la lutte pour l’égalité territoriale et la justice sociale passe aussi par un engagement sans faille en direction des territoires ultramarins.

Solidarité internationale indéfectible

Dans un contexte international marqué par des tensions croissantes, Serge Ragazzacci n’a pas éludé les drames humains en adressant un message fort de solidarité à Gaza. Il a dénoncé avec vigueur le « génocide en cours » contre la population palestinienne et appelé à poursuivre les mobilisations pour exiger l’arrêt des massacres. Le secrétaire général de la CGT de l’Hérault a également réclamé la libération immédiate du Dr Hussam Abu Safiya, actuellement emprisonné, rappelant l’importance d’agir au-delà des frontières pour défendre les droits humains. Dans cet esprit, un débat public est prévu le 21 mars à Béziers, pour offrir un espace de réflexion et d’action sur cette crise, mais aussi sur les autres enjeux internationaux qui impactent les populations sans cesse opprimées. La CGT entend ainsi montrer que ses combats pour la justice sociale ne s’arrêtent pas aux enjeux locaux, mais s’inscrivent dans une solidarité internationale indéfectible.

Un syndicat en progression constante

Serge Ragazzacci a terminé son discours sur une note positive : la CGT de l’Hérault a franchi le cap symbolique des 10 000 adhérents, un signe de son dynamisme et de sa proximité avec les travailleurs. « Plus de syndiqué·es, c’est plus de lutte gagnante », cette progression reflète une reconnaissance accrue des luttes menées pour défendre les droits des salariés.

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