Le chaos vraiment ?

Yannick Neuder François Bayrou ou la stratégie du chaos annoncé - Photo - LAB_ PLURIELLE INFO
Yannick Neuder François Bayrou ou la stratégie du chaos annoncé - Photo - LAB_ PLURIELLE INFO

En phase avec François Bayrou, le ministre de la Santé Yannick Neuder déclare à propos du vote de confiance que « rajouter du chaos ne va pas améliorer les déserts médicaux ». Cette stratégie qui consiste à grossir le trait et à créer un climat anxiogène pour la population doit être fermement combattue et retournée contre ses promoteurs.

En effet, qui a créé le chaos dans les hôpitaux, dans les services d’urgences et qui est à l’origine des déserts médicaux ? Les néolibéraux actuellement au pouvoir qui ont accéléré depuis 2017 la casse de notre système de santé et de protection sociale.
Reprenons leurs arguments. Comme toujours, les abus sont mis en avant, avec la désignation de boucs émissaires qui sont pour les uns les immigrés qui profiteraient honteusement de l’AME, pour d’autres les médecins qui prescriraient trop d’arrêts de travail. Rappelons d’une part que le montant des fraudes au niveau des dépenses est bien loin de celui du « déficit » de la Sécurité sociale et que pour 80 % de leur montant total, elles sont le fait des professionnels de santé.

Autre affirmation : les dépenses sont trop importantes et nous allons laisser une dette insoutenable à nos enfants. Il faut prendre ici en compte le fait que face au vieillissement de la population et aux progrès de la médecine, il est normal que les dépenses augmentent plus vite que l’inflation. Il est donc indispensable que la part de la richesse nationale consacrée à la santé augmente comme c’est le cas depuis plus d’un siècle. Dans le cas contraire, il faut alors assumer le fait que des choix sont nécessaires pour désigner les patients qui pourront bénéficier de soins adaptés et ceux qui seront laissés de côté.

Mais ici aussi, l’argumentation peut être facilement contredite. Les Etats-Unis consacrent 17 % de leur PIB aux dépenses de santé et la France seulement 12 %. Il y a donc de la marge ! Ainsi, le problème n’est pas celui des dépenses, mais bien celui des recettes, amputées par Emmanuel Macron qui a décidé de ne plus compenser en totalité les exonérations de cotisations sociales offertes aux entreprises. Donc le problème du déficit peut-être facilement réglé en supprimant une partie des aides aux entreprises qui se montent à 211 milliards. Réduire ces aides de 20 milliards pour assurer l’équilibre des comptes de la Sécu ne va pas les mettre sur la paille, mais va simplement réduire les dividendes versés aux actionnaires qui ont augmenté de plus de 30 % depuis 2017.

Mais au-delà de ces mesures financières immédiates, l’enjeu politique actuel est celui d’une remise à niveau de notre système de santé et de protection sociale. Le débat doit porter sur des choix clairs qui sont le service public en excluant le secteur privé à but lucratif et un financement intégral par la Sécurité sociale en organisant la fin des assurances complémentaires.

Pour toutes ces raisons, le départ de François Bayrou est une nécessité et constitue une première étape pour que le débat politique aborde les questions qui préoccupent en premier lieu les Français afin qu’ils puissent exprimer clairement leur choix. Je suis particulièrement confiant sur le fait qu’ils adhèrent majoritairement aux propositions faites ici.

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