Qui va encore se soumettre au système Commeinhes ? Suite à sa démission, le conseil municipal de Sète doit procéder à l’élection de sa ou son remplaçant·e qui assurera cette fonction jusqu’aux prochaines élections municipales prévues en mars 2026.
Cette élection pourrait être une rampe de lancement pour une future tête de liste ou à l’inverse, un enterrement de première classe. C’est plutôt la 2e hypothèse qui se profile. Toujours sous influence, la majorité de droite du conseil municipal semble comme un lapin dans les phares d’un homme condamné : tétanisée.
Le vote est secret, rappelle Véronique Calueba
Mais rien n’est joué ! Commentant sur les réseaux sociaux une publication titrée : « la ville sous le choc », Véronique Calueba, conseillère municipale et communautaire d’opposition, également conseillère départementale, a ironisé : « Le choc c’est François Commeinhes qui l’a pris en pleine figure, lui qui se pensait au-dessus des lois mais qui a été enfin rattrapé par la justice. Et les problèmes judiciaires de notre ex-maire ne sont pas finis. S’il continue à manipuler en coulisse c’est aussi parce que son équipe lui laisse la possibilité de le faire ». Elle rappelle opportunément que « Le vote du futur maire se fera lundi à BULLETINS SECRETS, chacun aura LA LIBERTÉ de soutenir encore le système Commeinhes ou PAS ! »
Cette utile précision s’applique aussi aux conseiller·es communautaires. Sachant que tout élu·e municipal·e ou communautaire est libre de se présenter comme candidat·e à la plus haute fonction, même sans prévenir à l’avance, les deux séances peuvent réserver quelques surprises.
Les scrutins sétois de lundi et communautaires de mardi seront un bon indicateur du niveau de fidélité – ou de soumission – à celui qui a régné sans partage durant 24 ans, ou au contraire, le révélateur de capacités d’émancipation et de changement qui seront scrutées attentivement par les citoyens et citoyennes de Sète et de toutes les communes de l’agglomération.
Pressions, opacité et peur
Pour de multiples raisons, l’exercice de ce mini-mandat de 11 mois ne sera pas aisé. D’abord parce que le dauphin désigné par François Commeinhes portera, plus que tout autre, l’héritage symbolique de sa condamnation et de sa gestion.
Ensuite du fait des conditions de sa désignation. En amont de ce conseil convoqué lundi prochain, François Commeinhes a réuni sa majorité, officiellement pour désigner son successeur mais en réalité pour l’imposer. On sait que la première adjointe Blandine Authié qui assume actuellement l’intérim n’a pas participé à cette réunion et que, parmi les participant·es, beaucoup en sont sortis fort mécontents. C’est donc bon gré mal gré la candidature d’Hervé Marquès, l’adjoint aux sports, qui sera présentée officiellement lundi au nom d’une équipe sortante qui se fissure chaque jour un peu plus, au vu du nombre de fuites d’informations savamment organisées.
François Commeinhes aurait renouvelé la méthode du forcing le lendemain en s’imposant à la réunion du bureau de l’Agglomération SAM où il n’avait réglementairement rien à faire. Autant un maire sortant peut réunir sa majorité pour assurer sa succession, autant il est surprenant qu’un organe officiel intercommunal comme l’est le bureau (qui réunit le président et les 14 vice-président·es de l’agglomération) ait pu accepter cette intervention dont le but était, comme à la mairie, d’imposer son successeur. Avec quels arguments ? Nul ne le sait pour l’heure, et cette opacité ne saurait durer sauf à faire peser sur l’ensemble des vice-président·es une suspicion sur la nature des échanges.
