Journée internationale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes : la Fondation des Femmes appelle à un coup d’arrêt, et alerte sur une réalité qui s’aggrave malgré les engagements affichés.
Les chiffres du ministère de l’intérieur le confirment : les féminicides conjugaux ont augmenté de 11 % en 2024 et 94 % des plaintes pour viols sont classées sans suite (ministère de l’intérieur, bilan 2024). Dans le même temps, les associations en première ligne s’essoufflent. Selon l’enquête « Ne leur fermons pas la porte » menée par la Fondation des Femmes auprès de 148 structures, plus de 70 % d’entre elles signalent une dégradation financière qui menace leurs actions.
« Coup d’arrêt »
Cette fragilité intervient alors que le projet de loi de finances 2026 ne prévoit aucune hausse des crédits consacrés à la lutte contre les violences faites aux femmes. Les budgets dédiés à l’égalité pourraient même reculer, au risque de freiner les campagnes de sensibilisation et l’accompagnement quotidien des victimes.
Face à cette situation, la Fondation des Femmes lance « Coup d’arrêt », une campagne d’appel aux dons conçue avec l’agence Les Gros Mots. Son message s’appuie sur un constat implacable : « coup de gueule, coup de poing, coup tordu ou coup bas, 100 % des femmes ont subi, subissent ou subiront des violences au cours de leur vie ». Une formule qui rappelle que les violences, visibles ou non, s’inscrivent dans un système profondément enraciné.
La campagne se décline en film TV, en presse, en affichages digitaux et sur les réseaux sociaux, soutenue par une trentaine de personnalités mobilisées via « Nos Voix Pour Toutes ». L’objectif reste d’encourager une mobilisation citoyenne pour renforcer les associations d’accueil, d’écoute et de défense des victimes.
Pour Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des Femmes, « les violences faites aux femmes sont une réalité, mais elles ne sont pas une fatalité ». Elle appelle à retrouver une « boussole collective » pour avancer vers l’égalité et mettre un véritable coup d’arrêt aux violences.