[TRIBUNE] Rhany Slimane, militant Quartier Populaire, activiste communaliste, chroniqueur chez Sud Radio et Plurielle info : La culture, ce n’est pas un hobby pour privilégié·es ni un terrain de jeu pour technocrates. C’est un levier puissant d’émancipation collective.
Pourtant, nos politiques culturelles ressemblent encore trop souvent à une chancellerie : nominations opaques entre petits copains, exclusions sociales, et perpétuation d’un élitisme poussiéreux.
Issu de la culture hip-hop, j’ai vu à quel point ce système, bien qu’enclin parfois à « faire de la place », n’est pas prêt à « laisser sa place ». À Montpellier, cet entre-soi est criant. Le CCN (Centre Chorégraphique National), l’Opéra, le Théâtre : pourquoi les directions ne sont-elles jamais confiées à des personnes issues des quartiers populaires ? Et que dire du MOCO*, où le maire impose son ami ? Peut-on continuer ainsi ?
Un engagement à transmettre et à inclure
Il est temps de mettre un grand coup de balai. La transparence doit devenir le maître mot. Cela passe par des financements pérennes, basés sur des critères clairs, pour permettre aux acteurs culturels de se projeter. Cela passe aussi par des nominations aux postes décisionnaires selon des critères publics et des jurys diversifiés.
La culture n’a pas besoin de princes ou de princesses héritier·es, mais de talents, d’audace, et d’un engagement à transmettre et à inclure. Elle interroge nos politiques et notre rapport au temps. Redonnons-lui son essence et sa dignité, pour qu’elle devienne une affaire de tou·te·s, et non d’un cercle d’initié·es.
