Derrière les discours sur « l’école inclusive », la situation dans l’Hérault vire à la maltraitance institutionnelle. Dans un communiqué diffusé le 16 octobre, la FNEC FP FO dresse un constat : « cette inclusion à tout prix, mais surtout à moindre coût », dégrade à la fois les conditions de travail des personnels et les apprentissages des élèves.
Dans le département, 568 enfants notifiés pour être scolarisés en IME (Institut médico-éducatif) ou en ITEP (Institut thérapeutique, éducatif et pédagogique) n’ont pas de place, et 117 autres, orientés vers des dispositifs ULIS (Unités localisées pour l’inclusion scolaire), sont maintenus par défaut en classe ordinaire. Vingt-huit élèves seraient même totalement déscolarisés. Faute d’accompagnants en nombre suffisant, les AESH (accompagnants d’élèves en situation de handicap) doivent suivre jusqu’à dix élèves chacun, parfois dans des situations dangereuses. La mutualisation des accompagnements et la précarité de ces personnels aggravent encore la crise.
Création urgente de 568 places
Le syndicat dénonce un système où l’accompagnement obéit désormais aux moyens disponibles plutôt qu’aux besoins notifiés par la MDPH (Maison départementale des personnes handicapées). Les enseignants, livrés à eux-mêmes, subissent les « bricolages » administratifs et les arrêts maladie conseillés pour tenir. « Leur inclusion, c’est : débrouille-toi tout seul ! », analyse le syndicat.
Pour force ouvrière, la solution passe par la création urgente de 568 places en établissements médico-sociaux, le recrutement de personnels spécialisés, de médecins et d’infirmiers scolaires, ainsi qu’un statut de fonctionnaire à temps plein pour les AESH. Le syndicat refuse « la mascarade d’une inclusion systématique et forcée » et plaide pour une approche réaliste : inclusion en classe ordinaire quand elle est possible, scolarisation spécialisée quand elle est nécessaire.
