Ce qu’il faut retenir pour l’Hérault de la séquence des motions de censure : Le 5 février dernier, le groupe La France insoumise (LFI) a déposé deux motions de censure en réaction aux recours successifs au 49.3 par le gouvernement de François Bayrou, pour faire adopter le budget de l’État et celui de la Sécurité sociale sans débat parlementaire.
Dans l’Hérault, les députés LFI Nathalie Oziol, Sylvain Carrière et EELV Jean-Louis Roumégas ont soutenu ces motions qui dénoncent un budget qu’ils qualifient de « plus austéritaire que celui que l’Assemblée a censuré il y a un mois ».
Nathalie Oziol explique que ce nouveau budget prévoit des coupes supplémentaires par rapport à la version présentée en décembre 2024 de Michel Barnier. Parmi les réductions notables : « 227 millions d’euros en moins pour l’Éducation nationale ; 111 millions d’euros de baisse pour l’Aide médicale d’État (AME), une mesure soutenue par le Parti socialiste aux côtés des macronistes et de la droite ; 2,6 milliards d’euros de réduction dans le secteur de l’écologie ; 300 millions d’euros en moins pour les Aides personnalisées au logement (APL) ; 150 millions d’euros de crédits en moins pour les collectivités territoriales, ce qui annule la hausse précédemment votée par le Sénat. »
25 milliards en moins pour les services publics et les collectivités territoriales
Au total, ce budget prévoit une diminution de 25 milliards d’euros pour les services publics et les collectivités territoriales, soit 6,4 milliards d’euros de plus que le précédent budget déjà exécrable proposé par Michel Barnier. Nathalie Oziol affirme qu’il s’agit du budget « le plus austéritaire que la France a connu depuis plus de 30 ans. »
La députée insoumise note que Fanny Dombre-Coste, députée socialiste, ainsi que les cinq députés issus des groupes d’extrême droite UDR et RN -Manon Bouquin, Stéphanie Galzy, Julien Gabarron, Aurélien Lopez-Liguori et Charles Alloncle-, n’ont voté aucune des deux motions de censure. « Ils soutiennent de facto la politique d’Emmanuel Macron et de son gouvernement. »
Ces choix budgétaires provoquent des conséquences immédiates. Le département de l’Hérault a récemment annoncé une réduction drastique de son budget culturel, envisageant même une « année blanche » pour ce secteur. Kléber Mesquida, président socialiste du conseil départemental, justifie cette décision par la nécessité de se concentrer sur les compétences obligatoires, face à des contraintes budgétaires accrues.
Le Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles (SYNDEAC) alerte sur les conséquences de ces coupes, et il estime qu’environ 1 500 emplois sont menacés dans le secteur culturel. Joris Mathieu, coprésident du SYNDEAC, déclare : « Aujourd’hui, les institutions n’ont absolument plus aucune marge d’adaptation pour préserver les missions qui leur sont confiées par les financeurs publics. Il va falloir un jour choisir s’il faudra supprimer ou non des lieux culturels en France. »
Impacté par la baisse du budget de l’Education mais aussi par le gel du Pass Culture décidé brutalement par le gouvernement Bayrou, le monde enseignant se prépare à une rentrée des vacances d’hiver pour le moins tumultueuse.
Face à toutes ces mesures, La France insoumise a publié une déclaration qui condamne la rupture unilatérale par le Parti socialiste du cadre du Nouveau Front Populaire, et n’hésite pas à dénoncer une trahison des engagements pris envers les électeurs et électrices qui ont placé le Nouveau Front Populaire en tête du scrutin de juillet dernier.
Le RN quant à lui ne trahit personne puisqu’il s’est toujours positionné pour rançonner les pauvres au profit des puissants, toujours vent debout contre les services publics et la culture, tout en offrant aux colères sociales qui en découlent le pire des exutoires : la peur et la haine des minorités, de l’étranger, de l’altérité….
