Hérault : Colère, grève et indignation dans le médico-social

Hérault, Colère, grève et indignation dans le médico-social - Photo - JPV _ PLURIELLE INFO
Hérault, Colère, grève et indignation dans le médico-social - Photo - JPV _ PLURIELLE INFO

Mardi 25 mars, c’était la deuxième journée de vote du budget pour l’Assemblée départementale, avec une bonne centaine de manifestant·es qui scandaient  à l’entrée « social médico-social en colère, social médico-social en danger » pour être entendus jusque dans l’hémicycle où présidait Kleber Mesquida.

Quid de la situation ? La CGT Action Sociale 34 dénonce une double peine : des coupes budgétaires locales dictées par l’austérité et un mépris patronal assumé. Dans la négociation de la future convention collective a été déposé un projet jugé explosif : 11 heures de travail hebdomadaire en plus, 18 jours de congés en moins. Une proposition indécente, imposée à plus d’un million de salarié·es déjà au SMIC.

Ils étaient donc en grève ou en débrayage ce mardi pour se rassembler dès 11h30 devant le Conseil départemental afin de dénoncer des plans sociaux inédits, des licenciements économiques et une diminution critique des effectifs dans les structures comme APS 34, ADAGES et APF. Au cœur des revendications : l’arrêt de la remise en cause du financement du Ségur-Laforcade, une augmentation des salaires actuellement proches du SMIC, ainsi que l’abandon de Sérafin-ph accusé de bureaucratiser-robotiser les métiers, et dégrader les conditions de travail.

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« Ils y vont tous de leur petite coupe budgétaire »

Pour Max, éducateur de rue à l’APS 34 et militant CGT Action Sociale, il est important de reste en alerte sur les coupes budgétaires qui menacent le secteur social. Selon lui, ces réductions atteindraient 25%, et toucheraient directement une dizaine d’emplois sur trente éducateurs seulement.

Bien que le Département ait tenté de rassurer après les premières mobilisations, Max affirme : « On tient tout de même à leur dire : ne nous la mettez pas à l’envers, parce qu’on sera toujours là dans quelques mois et on regardera de très très près ce que vous allez faire ». Cette vigilance concerne l’ensemble du secteur bousculé par ces restrictions financières. Le jeune éducateur dénonce l’État, le département et la mairie pour leur gestion de la prime Ségur, destinée aux travailleurs sociaux, mais souvent mal appliquée ou retirée prématurément : « ils y vont tous de leur petite coupe budgétaire ». Il appelle à une mobilisation massive : « ces coupes, on les subit tous les ans, mais ce n’est pas une fatalité. C’est possible de les faire reculer ». Déterminé à combattre ce qui apparait comme une fatalité, il affirme : « La lutte, ça peut payer, refusons ces attaques et organisons-nous ensemble ».

APS34 le budget ne bouge pas…

Les élus du conseil départemental sont passés devant les manifestants au moment d’aller prendre leur pause déjeuner, et seule Véronique Calueba est venue s’adresser à elleux. Micro en main, elle tente de rassurer : « nous avons voté le budget de l’action sociale, de l’autonomie et de l’enfance famille. Je sais qu’il y a des problématiques au niveau du Ségur et que vous en parlerez avec le président puisque là, je n’ai aucun pouvoir de décision … Après dans la répartition, c’est encore en cours de travail, je voulais rassurer les éducateurs de APS34 le budget de 2025 pour APS 34 reste identique, mais nous devons reprendre un travail de négociation avec les communes pour leur engagement. » Pour ce qui concerne sa vice-présidence, Véronique Calueba a tenu à souligner : « nous avons voté ce matin, à l’unanimité, une augmentation significative du budget consacré à l’enfance et à la famille [237,2 millions d’euros, NDLR]. Cette hausse budgétaire répond notamment à l’augmentation du nombre d’enfants pris en charge. »

Dans les rangs des manifestant·es, la vigilance et la riposte sociale restent toujours d’actualité pour défendre les moyens indispensables à un accompagnement humain digne et respectueux des usagers et des professionnels… tout comme l’avaient fait les acteur·trices de la culture la veille.

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