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7 janvier 2015-2025 : Ces rebelles qui nous manquent

Fresque hommage aux victimes de l'attentat contre Charlie Hebdo - Photo - PLURIELLE INFO
Fresque hommage aux victimes de l'attentat contre Charlie Hebdo - Photo - PLURIELLE INFO

Pour le 10e anniversaire de l’horrible attaque terroriste contre Charlie Hebdo, c’est aujourd’hui la grande célébration nationale d’une cause dont on peine à définir l’objet. On comprend à travers toutes ses manifestations qu’il s’agit de la liberté d’expression dont les seuls ennemis seraient les extrémistes islamistes. Hors des actes assassins de ces « fous de Dieu », tout irait bien. La liberté d’expression se porte au mieux, comme chacun sait.

Une blague sur Netanyahou peut valoir un licenciement de France Inter et des poursuites judiciaires, une parole de soutien au peuple palestinien peut conduire à une condamnation à la prison, toute association ou média qui n’entonne pas les refrains des pouvoirs politiques en place, locaux ou nationaux, s’expose à perdre leurs subventions tandis que quelques escrocs de la “lutte contre la radicalisation” ont bénéficié de sommes assez rondelettes du « fonds Schiappa »… Et puis, que neuf milliardaires aient fait main basse sur la quasi-totalité des médias et partent à l’assaut de l’édition et des écoles de journalisme ne semble pas intégrer la liste noire des menaces grandissantes qui pèsent quotidiennement sur la liberté d’expression. Il n’y a pas que les armes à feu qui font taire les voix insolentes ou rebelles. Que les défenseur·ses de cette précieuse liberté en soient bien conscient·es.

Restons-en donc, en ce qui nous concerne, à l’hommage dû à toutes ces victimes innocentes de l’attentat du 7 janvier 2015. Parmi elles, on se demande bien comment les amis Charb, Cabu, ou Wolinski auraient illustré cette singulière commémoration, comment l’économiste iconoclaste Bernard Maris ou la psychanalyste Elsa Cayat l’auraient commentée. Face aux tartuffes de la liberté d’expression, c’est du fond du cœur que l’on regrette leur absence.