Grossière manipulation politique au service de la candidature de Michaël Delafosse

Qu’a dit Nathalie Oziol en 2024 ? Que dit Michaël Delafosse 1 an et demi plus tard - Photo - LAB_ PLURIELLE INFO
Qu’a dit Nathalie Oziol en 2024 ? Que dit Michaël Delafosse 1 an et demi plus tard - Photo - LAB_ PLURIELLE INFO

[EDITO] Pour plagier Raphaël Enthoven, on pourrait dire que « le Parti socialiste est un mouvement détestable, violent, complotiste, passionnément anti-LFI ». Comme ce philosophe, on pourrait ajouter : « ils sont tellement cons… On n’en peut plus de ce club de socialistes déficients. » Et comme l’estimeraient les juges « ces propos n’excèdent pas les limites admissibles de la liberté d’expression ».

À Montpellier donc, les « déficients socialistes » s’agitent décidément beaucoup dans une campagne qu’ils n’osent pas encore entamer. Après le service commandé de Libération qui enfile la robe du procureur pour sonder les boucles WhatsApp en quête de « preuves » de clientélisme communautaire de LFI, la surenchère morale de Michaël Delafosse est si absurde (qu’Enthoven aurait sans doute dit « tellement conne » ), qu’il en dégaine le 7 novembre 2025 un communiqué grandiloquent, convoquant la Saint-Barthélemy et Samuel Paty, pour rejouer la scène du glorieux gardien de la République.

Une indignation sur mesure, calibrée pour se poser en rempart contre « l’islamo-gauchisme » et marquer sa différence d’avec LFI, dont Nathalie Oziol sera la tête de liste. Pour parler comme dans le midi, on pourrait dire que les socialistes doivent avoir une sacrée pétoche de mars 2026 pour en arriver à un tel niveau de « déficience ».

Car comparer l’assassinat de Samuel Paty à la Saint-Barthélemy, ce n’est pas un hommage, c’est une instrumentalisation grossière de l’Histoire. Le massacre de 1572 fut une tuerie d’État, ordonnée par la monarchie catholique. Rien de comparable avec l’acte isolé d’un fanatique en 2020. L’amalgame ne grandit ni la mémoire du professeur Samuel Paty ni celle des valeurs républicaines qu’il a incarnées sans le moindre soutien de sa hiérarchie. Pire, il discrédite son auteur et laisse à penser qu’une agence-conseil aurait laissé les stagiaires jouer avec l’IA pour pondre un truc « tellement con», pour parler encore le Enthoven.

Qu’a vraiment dit Nathalie Oziol en juin 2024 ?

Comme dirait l’autre, remettons l’église au milieu du village. Qu’a dit Nathalie Oziol, en réaction à un tweet de Michaël Delafosse ? « Je ne suis pas d’accord pour qu’on dise… c’est un fanatique musulman », ce qui, replacé dans son propos, voulait dénoncer la confusion entre foi et crime islamiste. La députée, enseignante comme l’est Michaël Delafosse, ajoutait en témoignant des difficultés des professeurs : « ce n’est pas une question de religion… c’est une question de hiérarchie, de moyens, de comment le gouvernement considère l’éducation nationale. » Elle ne disait pas à l’époque autre chose que Ghaleb Bencheikh, membre du « Conseil des sages de la laïcité et des valeurs de la République » créé par Jean Michel Blanquer, auditionné par la commission parlementaire sur « les liens entre mouvement politique et islamisme ». Il alerte cette commission sur les abus de langage qui confondent islam et islamisme, stigmatisent tout ce qui a trait à l’islam, et gomment du même coup la spécificité de l’islamisme politique dont les actes terroristes tombent eux sous le coup de la loi.

Dans « ce club de socialistes déficients » dirait Enthoven, d’autres glissent des propos autrement plus inquiétants. La députée PS Fanny Dombre-Coste, par exemple, lance sur le réseau X « Nathalie Oziol semble confondre campagne municipale et clientélisme communautaire »… Ce qui revient à dire, dans une assignation identitaire qui ne touche bizarrement que les musulmans, que ceux-ci ne voteraient que par rapport à leurs attaches communautaires. À quelle autre religion madame Dombre-Coste oserait-elle attribuer un tel soupçon clientélaire ? On pourrait considérer que cela relève d’un imaginaire raciste, car réduire un électeur à son origine ou sa religion, c’est nier son intelligence politique, sa liberté de conscience et son droit à la citoyenneté.

Triste ironie : à force d’affirmer défendre les valeurs républicaines sans jamais les nommer, Michaël Delafosse et ses affidé·es ne sont-iels pas en train d’en piétiner les fondements, qu’il est toujours bon de leur rappeler : « Liberté, Égalité, Fraternité » ?

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