Fabien Mandon, chef d’état-major des armées qui se permet de faire une quasi-déclaration de guerre à un autre pays, quel qu’il soit, outrepasse gravement son rôle en empiétant sur des choix de cette nature qui ne peuvent relever que des représentants élus de la nation.
Que cette déclaration de guerre s’adresse à un pays dont les dirigeants – quoi qu’on en pense – n’ont jamais exprimé de volonté d’attaquer militairement la France (au contraire, car ils ont d’autres chats à fouetter en ce moment), ajoute l’affabulation gratuite pour effrayer la population, au manquement de respect des institutions.
Mais il me semble que le plus grave est la tiédeur des réactions politiques à cet épisode peu glorieux de nos institutions. Bien sûr du président, qui a visiblement envoyé son CEMA (chef d’état-major des armées) « en éclaireur » de sa propagande guerrière. Bien sûr de la droite, du centre au RN, qui a toujours été belliqueuse par nature et parle d’autant plus de république et d’état de droit qu’elle a abandonné ces deux concepts depuis Chirac.
Mais le plus inquiétant, sont les silences ou les demies-condamnations à gauche. C’est sans doute là le danger le plus important pour le pays : ces représentants politiques sans la moindre envergure dont la préoccupation principale est de couper la tête de ceux qui, parmi eux, dépassent un peu de leur insignifiance mortelle.
« Mortelle », c’est le mot, si on leur laisse les rênes du pays.