Et si Donald était Dingo ?

Donald Trump à l'ONU 23 septembre 2025 - Photo - DR ONU
Donald Trump à l'ONU 23 septembre 2025 - Photo - DR ONU

Trump contre Macron : deux visions du monde s’opposent à l’ONU. L’Assemblée générale des Nations unies a une nouvelle fois servi de scène à Donald Trump pour mettre en doute la légitimité et l’utilité de l’organisation mondiale. Fidèle à son style provocateur souvent incohérent, le président américain a ouvert son discours du 23 septembre par une moquerie sur « un escalier mécanique et un téléprompteur défaillant », réduisant l’institution à une série de dysfonctionnements techniques.

Mais derrière la plaisanterie, c’est une ligne politique acide et déroutante, presque stupide qu’il a déroulée : rejet du multilatéralisme, critique de la reconnaissance de l’État de Palestine par la France et d’autres pays occidentaux, dénonciation de l’aide aux migrants par l’ONU, et climatoscepticisme affiché en parlant « d’escroquerie du changement climatique ».  La philosophie Trump : « je fais des affaires qu’avec les personnes que j’aime bien, quand j’aime pas, je ne fais pas d’affaires avec elles. »

Et si Donald était Dingo ?

Trump multiplie les déclarations tranchantes, parfois contradictoires, qui pourraient témoigner d’une instabilité intellectuelle déjà observée depuis son arrivée au pouvoir. Il affirme avoir « mis un terme à sept guerres » sans l’appui de l’ONU, tout en se disant prêt à jouer le jeu de la diplomatie avec les pays musulmans sur Gaza. Il déclare que le conflit en Ukraine était « simple à résoudre » grâce à ses relations personnelles avec Vladimir Poutine, avant de fustiger l’Europe pour ses achats de pétrole russe. Il promet que « vos pays sont voués à l’enfer » si les frontières ne sont pas fermées, et qualifie le réchauffement climatique de « plus grande escroquerie de l’histoire », attaquant directement les scientifiques. Autant de formules-chocs qui séduisent son électorat nationaliste et peu érudit,  mais laissent perplexes la majorité des délégations présentes.

Face à lui, Emmanuel Macron a choisi la réplique mesurée, mais ferme. À la tribune, le président français a défendu un « multilatéralisme efficace » et mis en garde contre « l’égoïsme de quelques-uns » et « la loi du plus fort ». Pour lui, l’ONU n’est pas dépassée par nature : ce sont les grandes puissances qui bloquent son action. Il a rappelé l’urgence de coopérer dans un monde fracturé par les guerres, les crises économiques et le dérèglement climatique. « Cette Assemblée, c’est nous », a insisté Macron, en insistant sur la responsabilité collective des États.

Trump contre Macron : deux visions du monde s’opposent à l’ONU.

Cette opposition illustre deux conceptions des relations internationales. Trump défend une vision unilatérale, centrée sur les intérêts immédiats des États-Unis, quitte à nier les consensus scientifiques et à se couper de ses alliés. Macron incarne au contraire une diplomatie d’équilibre, qui reconnaît la complexité des crises et la nécessité de compromis. La question de la Palestine cristallise ces divergences : là où Trump dénonce une « récompense pour le Hamas », le président français rappelle l’impasse de la guerre à Gaza et souligne l’absence de résultats après deux années de conflit.

Pourtant, derrière les discours antagonistes, la réalité diplomatique est plus nuancée. Les deux hommes auraient échangé ensuite dans une « atmosphère chaleureuse et constructive ». Trump a même qualifié Macron de « bon ami », louant son rôle sur la crise ukrainienne. Malgré les divergences de style et de doctrine, les canaux de discussion restent ouverts, mais fragiles avec un homme qui restera l’inventeur d’une politique bipolaire, une alternance entre états d’exaltation et de dépression.

Entre dérision, bêtises et recherche de compromis, cette séquence onusienne révèle une fracture de fond : d’un côté un président américain oscillant entre bravades et simplifications, de l’autre un président français plaidant pour la coopération internationale face aux périls de la planète.

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